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mardi 28 février 2017

OSCARS 2017 : BILAN DE LA CÉRÉMONIE


La 89ème Cérémonie des Oscars m'a valu une nuit blanche devant CanalPlus afin de suivre l'événement ! Je peux d'ores et déjà dire que cette édition 2017 aura marqué les esprits. Victoires surprises, discours anti-Trump et cafouillage pour le prix du "Meilleur film"... Revenons ensemble sur les temps forts de la Cérémonie ainsi que sur le palmarès complet !!!

C'est la première fois que je regardais les Oscars en intégralité et en direct. Je me suis donc lancé le défi de visionner cette 89ème Cérémonie et, bien que le sommeil prît parfois le dessus, j'ai pu tenir et donc découvrir le palmarès en temps et en heure. J'ai énormément apprécié cette édition, le présentateur Jimmy Kimmel était vraiment excellent, dynamique et ne mâchait pas ses mots. Sa "rivalité" amicale avec Matt Damon était plaisante et plutôt drôle. Avec Jimmy Kimmel, tout le monde en a pris pour son grade, mais son discours était habilement écrit puisqu'il n'était en aucun cas méchant.


Ce qui m'a frappé, c'est que la polémique #OscarsSoWhite de l'an dernier a clairement changé les choses, tant au niveau social que professionnel puisque l'Académie n'a pas manqué de récompenser le documentaire sur O.J Simpson sans oublier le fabuleux Mahershala Ali de Moonlight. J'ai donc été ravi de voir que la polémique de l'an dernier a pu contribuer au changement. 

Vous aurez sans soute remarqué que de nombreux discours ont été érigés contre Trump. On y a retrouvé, lors de la Cérémonie, un certain nombre de discours engagés, dû notamment au climat politique qui règne aux Etats-Unis. De cette manière, Kimmel n'a pas hésité à faire allusion au propos de Donald Trump envers Meryl Streep lorsqu'il s'adresse à cette dernière en début de Cérémonie en la traitant (gentiment évidemment) "d'actrice surcotée" (pour citer ce que Trump avait dit à son égard)
D'autre part, aux environs de 4h du matin, ici chez nous, soit deux heures après le début de la Cérémonie, Jimmy Kimmel a carrément twitté en direct à Donald Trump, "inquiet" que le Président des USA n'est pas encore réagi à la soirée.

Le moment le plus poignant et émouvant des Oscars 2017 est sans aucun doute le discours tenu par Viola Davis, sacrée meilleure second rôle féminin dans Fences"Vous savez, il y a un endroit où tous les plus grands talents potentiels sont réunis, un seul endroit. Le cimetière." C'est par ces mots forts que l'actrice a commencé son discours de remerciement. "On me demande tout le temps : Quelle genre d'histoire veux-tu raconter Viola? Et je réponds : Exhumez ces gens, exhumez ces histoires. Les histoires de ces gens qui rêvaient grand mais ne virent jamais ces rêves se réaliser." 
Dans son discours, Viola Davis remercie toute son équipe d'avoir mené un "film qui parle des vrais gens."
Ainsi, l'actrice qui explique qu'elle a choisi cette profession parce que "c'est le seul métier qui célèbre la vie" a réussi à émouvoir son public jusqu'aux larmes.

Les grands vainqueurs de l'édition 2017 des Oscars sont clairement La La Land, qui repart avec 6 statuettes (contre 14 nominations), et Moonlight, qui en a remporté 3, dont celle du "Meilleur film"Manchester by the Sea et Tu ne tueras point repartent, quant à eux, avec 2 statuettes chacun.
Pour ma part, la victoire de Moonlight en tant que "Meilleur film" est une avancée et un élan dans le bon sens. Le film traite d'un afro-américain, luttant contre sa famille et son milieu (scolaire et social) pour vivre son homosexualité, essayant de s'affirmer, tout en restant fidèle à lui-même. Nous n'avons pas l'habitude de voir ce genre d'oeuvre être primée de cette façon à une Cérémonie aussi prestigieuse que celle des Oscars. Il s'agit pour moi d'une véritable victoire, dans tous les sens du terme et pas seulement cinématographiquement parlant. Cette distinction fait taire à elle seul la polémique de l'an dernier.

En outre, Mahershala Ali, sacré "Meilleur second rôle masculin" pour le long-métrage en question, est le premier acteur musulman à se voir décerné un Oscar. Ces deux victoires permettent de briser les clichés et les stéréotypes du cinéma américain, prouvant ainsi que petit à petit, l'industrie cinématographique parvient à se "décomplexer".
Ce film indépendant a su prouver que le cinéma peut encore être engagé

Finalement, les Oscars 2017 nous ont offert un grand nombre de surprise. On s'attendait par exemple à ce que La La Land rafle davantage de statuettes. Six c'est très bien et en ce sens, le film repart gagnant. Mais ce que je tends à dire, c'est que la comédie musicale de Damien Chazelle était la grande favorite pour toutes les catégories dans lesquelles le film était nommé. Du coup, moi je pensais que les autres films, nommés dans ces mêmes catégories, auraient peu de chances. Je ne vous cache pas mon étonnement lorsque Tu ne tueras point l'a emporté dans les catégories "Meilleur montage" et "Meilleur mixage son" face à La La Land.
Idem pour le prix du "Meilleur acteur" ! Personnellement, Ryan Gosling n'est pas un acteur extraordinaire. Certes il est classe et plutôt charismatique, mais c'est un acteur que je trouve banal. Je ne souhaitais pas qu'il obtienne cette distinction même si, objectivement, il avait tout pour l'avoir. D'après mon pronostic, ce prix allait se jouer entre Gosling et Denzel Washington, jamais j'aurais cru Casey Affleck vainqueur. J'aurais voulu qu'Andrew Garfield l'emporte pour sa magnifique prestation dans Tu ne tueras point mais je savais par avance qu'il n'aurait aucune chance.

Tout le monde voyait La La Land remporter le maximum de statuette, mais ce n'est finalement pas le triomphe annoncé. Cela nous prouve surtout que l'Académie fait des choix juste et justifié. Les votants ont essayé d'être le plus objectif possible, et le palmarès le prouve.

D'ailleurs, avant de passer au palmarès complet, j'aimerais rapidement parler de l'énorme erreur qui a eu lieu en fin de Cérémonie, concernant la catégorie "Meilleur film". En effet, en plein discours de remerciement du meilleur film, l'équipe de La La Land découvre qu'une mauvaise enveloppe a été ouverte
Comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous, Warren Beatty annonce La La Land comme grand vainqueur. Il s'agit en fait d'une erreur d'enveloppe. Il y a eu un gros cafouillage en coulisse et par conséquent, l'enveloppe remise à Warren Beatty était en réalité celle de la "Meilleure actrice", distinction décernée quelques minutes plus tôt à l'imminente Emma Stone.



La confusion s'est rapidement installée, non seulement chez les acteurs de Moonlight, mais aussi chez le public totalement ébahi, par ce qui a été baptisé « la plus grosse erreur de l’histoire des Oscars », comme en témoigne cette photo : 
Le moment où les stars ont réalisé que Moonlight était l'Oscar du meilleur film, et pas La La Land.

Un cliché qui restera certainement dans l'histoire des Academy Awards


Et maintenant, venons-en au palmarès : 
  • Meilleur film : Moonlight, de Barry Jenkins
  • Meilleur réalisateur : Damien Chazelle pour La La Land 
  • Meilleur acteur : Casey Affleck pour Manchester by the Sea
  • Meilleure actrice : Emma Stone pour La La Land
  • Meilleur acteur dans un second rôle : Mahershala Ali pour Moonlight
  • Meilleure actrice dans un second rôle : Viola Davis pour Fences 
  • Meilleur long-métrage d'animation : Zootopie
  • Meilleure photographie : La La Land
  • Meilleure création de costume pour Les Animaux Fantastiques
  • Meilleur long-métrage documentaire pour O.J : Made in America
  • Meilleur court-métrage documentaire : The White Helmets 
  • Meilleur montage : Tu ne tueras point
  • Meilleur film en langue étrangère : Le client
  • Meilleurs maquillages et coiffures : Suicide Squad
  • Meilleure chanson originale : City of Stars dans La La Land
  • Meilleure musique : La La Land 
  • Meilleurs décors : La La Land
  • Meilleur court-métrage d'animation : Piper 
  • Meilleur court-métrage de fiction : Sing
  • Meilleur montage du son : Premier contact
  • Meilleur mixage du son : Tu ne tueras point
  • Meilleurs effets visuels : Le Livre de la jungle 
  • Meilleure adaptation : Moonlight
  • Meilleur scénario original : Manchester by the Sea 


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Alex

samedi 25 février 2017

[NEWS] CÉSAR 2017 : LE PALMARÈS COMPLET


Hier soir a eu lieu la 42ème édition des César 2017 avec, comme maître de cérémonie, Jerôme Commandeur. 

C'est le long-métrage Elle de Paul Verhoeven qui sort grand gagnant de cette édition avec le prix du "Meilleur film" mais aussi pour le sacre d'Isabelle Huppert dans la catégorie "Meilleure actrice"
Divines, de Houda Benyamina, et Juste la fin du monde, de Xavier Dolan, sont repartis vainqueurs eux aussi, avec pas moins de trois statuettes. 
A noter que le film d’animation Ma vie de Courgette décroche deux récompenses, à l’instar de Chocolat.

Deux grands moments forts sont à retenir !
Tout d'abord, l'hommage fait à Jean-Paul Belmondo par notre cher Jean Dujardin



L'autre grand moment de la soirée concerne le duo hilarant George Clooney/Jean Dujardin. En effet, Dujardin a été désigné pour remettre le César d'Honneur à son ami Mr. Nespresso George Clooney. Le duo avait préparé un sketch bourré d’humour et s’est attaqué à Donald Trump avec une grande finesse. L'acteur, récompensé par le passé grâce à son rôle dans The Artist, s'est lancé dans une traduction, parfois modifiée, de George Clooney. Quand ce dernier remercie le cinéma français, Jean Dujardin traduit ses propos par "Donald Trump est un danger pour le monde". Ou encore lorsque l'interprète de Dany Ocean lance : "Nous, citoyens du monde, devons lutter encore plus fort pour que la haine ne l'emporte pas", Jean Dujardin ajoute "Et pour que les JO 2024 soient à Paris et pas à Los Angeles".   
"Nous ne devons pas être menés par la peur dans un âge de déraison. Si nous creusons dans notre histoire, nous verrons que nous ne descendons pas de gens qui avaient peur", a conclut George Clooney, cette fois d'un ton un peu plus solennel.
Voilà une courte partie de ce sketch : 




Voici les vainqueurs principaux de la Cérémonie : 

  • Meilleur film : Elle de Paul Vehoeve
  • Meilleure réalisation : Xavier Dolan pour Juste la fin du monde
  • Meilleure actrice : Isabelle Huppert pour Elle
  • Meilleur acteur : Gaspard Ulliel pour Juste la fin du monde

Et maintenant, découvrez le reste du palmarès : 


  • Meilleure actrice dans un second rôle

  • Déborah Lukumuena pour Divines

  • Meilleur acteur dans un second rôle

  • James Thierrée pour Chocolat

  • Meilleur espoir féminin

  • Oulaya Amamra pour Divines

  • Meilleur espoir masculin

  • Niels Schneider pour Diamant noir

  • Meilleure adaptation

  • Céline Sciamma pour Ma vie de Courgette

  • Meilleur scénario original

  • Sólveig Anspach et Jean-Luc Gaget pour L’effet aquatique

  • Meilleur premier film

  • Divines de Houda Benyamina

  • Meilleur long métrage d’animation

  • Ma vie de courgette de Claude Barras

  • Meilleur film étranger

  • Moi, Daniel Blake de Ken Loach

  • Meilleur film documentaire

  • Merci Patron ! de François Ruffin

  • Meilleure musique

  • Ibrahim Maalouf pour Dans les forêts de Sibérie

  • Meilleure photographie

  • Pascal Marti pour Frantz

  • Meilleur montage

  • Xavier Dolan pour Juste la fin du monde

  • Meilleurs costumes

  • Anaïs Romand pour La Danseuse

  • Meilleurs décors

  • Jérémie D. Lignol pour Chocolat

  • Meilleur son

  • Marc Engels, Fred Demolder, Sylvain Réty, Jean-Paul Hurier pour L’Odyssée

  • Meilleur court métrage

  • Maman(s) de Maïmouna Doucouré et Vers la tendresse de Alice Diop

  • Meilleur court métrage d’animation

  • Celui qui a deux âmes de Fabrice Luang-Vija

  • César d’honneur : George Clooney
Rendez-vous dans la nuit de dimanche à lundi pour découvrir le palmarès des Oscars 2017

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Alex

mercredi 22 février 2017

RÉTROSPECTIVE - INDIANA JONES ET LE TEMPLE MAUDIT


Bienvenue à la Ciné-News Communauty pour la deuxième partie de la Rétrospective spéciale Indiana Jones, centrée cette fois sur la suite des Aventuriers de l’Arche perdue
La première partie  de la rétrospective est à retrouver en cliquant >> ICI <<.

Indiana Jones et le Temple maudit est sorti en 1984. Une fois n'est pas coutume, c'est le grand Steven Spielberg qui est à la réalisation. Il s’agit du deuxième volet de la série de quatre films dont Indiana Jones est le héros. L’action de cet opus se déroule en 1935, chronologiquement parlant donc, l’action du film se déroule avant le premier volet (dont l’histoire se passe en 1936).
Au casting, on y retrouve évidemment Harrison Ford dans le rôle de l’archéologue au chapeau mais aussi Jonathan Ke Quan dans le rôle de Demi-Lune et Kate Capshaw dans celui de Willie Scott, la jolie blonde.

Comme je l’ai dit dans la rétrospective précédente, M6 diffuse depuis la semaine dernière l'intégrale de la franchise, à raison d'un opus par semaine. Mardi soir, c’était au tour du second volet. Par conséquent c’est également à mon tour d’aborder ce film, avec un regard critique évidemment


Tout comme pour le premier volet, la scène d’introduction est incroyablement réussie, j’ajouterai même qu’elle est époustouflante. Elle introduit efficacement les nouveaux personnages et l’on se rend compte que c’est de cette scène que va découler toute l’intrigue du film. Encore une fois, lorsque le film débute nous sommes en pleine action, le Dr. Jones est dans une quête qui semble toucher à sa fin. Cependant, les conséquences de cette quête nous entraînent dans la trame principale de cet opus.
Je ne sais pas si vous l’aviez remarqué, mais lors de l’exposition (les quinze ou vingt premières minutes) Spielberg nous fait un petit clin d’œil à la saga de son confrère Geroge Lucas : Star Wars, voyez plutôt : 

Ceci n’est pas étonnant puisque le papa de la Guerre des Etoiles est lui-même producteur de cette franchise.


On est plongé dans une trame totalement différente des Aventuriers de l’Arche perdue dans la mesure où cette fois-ci, l’intrigue résulte dans les croyances indiennes et en l’occurrence, un culte bien particulier. Nous avons donc affaire à des paysages très exotiques et plaisants. Bien qu’il y ait plus d’humour, notamment de l’humour noir, cette suite est beaucoup plus sombre que le premier film. Le scénario de ce deuxième opus est toujours autant instructif. Néanmoins, sans prendre en compte le quatrième opus bien entendu, ce film est le moins bon des 3 premiers. Il n’en ait pas moins divertissant, attention. En effet, je trouve malgré tout qu’avec cette aventure-là, Indiana Jones perd légèrement de son authenticité, si je puis dire. A mon sens, ce deuxième Indiana Jones est moins culte que son prédécesseur.

En revanche, ce Temple maudit réutilise les codes de la franchise, mis en place dans le film précédent. On y retrouve par exemple le procédé de la synecdoque (que j’ai déjà abordé dans la rétrospective précédente), d’une manière plus discrète cette fois-ci.

Concernant les personnages, la belle Willie Scott est clairement le stéréotype de la blonde totalement superficielle. Pourtant, son traitement est assez intéressant dans l’histoire et elle permet, d’une certaine manière, que le public puisse s’y identifier facilement. Demi-Lune est sans aucun doute LE personnage du film ! Il nous offre une touche d’humour supplémentaire en plus d’être touchant. Harrison Ford, quant à lui, est toujours autant charismatique et son interprétation du Dr. Henry Jones Jr est aussi plaisante que d’habitude.

Spielberg nous offre de très beaux plans. Celui qui m’a le plus marqué est celui où Demi-Lune & Indy discute en pleine nuit, avant d’arriver au Palais dans lequel ils doivent se rendre. Lors de cette discussion, les deux protagonistes sont au premier plan mais ne sont pas placés au centre du cadre, ils sont plutôt situés sur la gauche. Derrière eux, on distingue un ciel étoilé. La photographie de ce ciel a tendance à tirer vers le bleu. Cette séquence dure peu de temps, mais elle m’a vraiment marqué. C’est très beau à voir.

L’humanité du héros est de nouveau mise en avant, à mon plus grand plaisir. Ce détail permet d’insister sur le fait que Indy n’est pas un héros parfait qui réussit avec brio tout ce qu’il entreprend. Bien au contraire, la preuve c’est que dans ce film, Indiana passe même « du côté obscur » et si Demi-Lune n’avait pas été là, Indy n’aurait pas repris ses esprits.
Indiana Jones, c’est typiquement le genre de film où nous savons que le héros va s’en sortir, mais la question est de savoir quand et comment. Afin de retarder au maximum la réponse à ces deux questions, il faut faire jouer le suspense. Là où le scénario est très bien écrit c’est que le suspense est présent tout au long du long-métrage. Et le plus fort, c’est que ce n’est jamais terminé. Lorsque l’on croit que le héros est sauvé, une nouvelle mésaventure lui arrive juste derrière. Le suspense continue d’être maintenu coûte que coûte, à notre grande surprise.


D’autre part, toute la séquence dans les tunnels du Temple est prenante. Cette scène est géniale et suscite beaucoup d’intérêt. À ce moment-là, on s’approche doucement du climax final : la scène du pont. Et c’est là que le suspense est à son comble. La musique utilisée à cet instant précis accompagne et fait même grandir le suspense un grand au-dessus.
La bande-originale de John Williams est parfaite, comme à son habitude. Rien à dire dessus.

Finalement, cet opus est plutôt réussi ! Bien sûr, je trouve que ce long-métrage est légèrement inférieur au premier, mais cela ne veut pas dire qu’il n’est pas divertissant ni intéressant, bien au contraire. Le scénario est très bien écrit et l’intrigue est vraiment instructive. Mis à part la romance, beaucoup trop prévisible, ce film n’a pas énormément de défaut. Plus sombre et plus drôle à la fois, Indiana Jones et le Temple maudit séduira (si ce n’est déjà fait) les aficionados de la franchise et de genre de film, plus généralement.  

Rendez-vous la semaine prochaine pour la rétrospective d' Indiana Jones et la Dernière Croisade, troisième aventure de notre archéologue préféré ! 😉

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Alex

samedi 18 février 2017

Connais-tu cette série ? #3 - 22.11.63

Image associée
Crédit : SensCritique.com 
Note : 4,8/5
Au menu du jour, je vous propose un Connais-tu ? sur cette adaptation sérielle du roman 11.22.63 (traduit en français par 22.11.63) de Stephen King, dans lequel Jake Epping se voit propulser dans les années 60 afin d'empêcher l'assassinat du Président Kennedy le 11 Novembre 1963, d'où le nom qui a été donné à cette oeuvre littéraire. 

I. Origines et histoire


A. Origines


À l'origine, 11.22.63 est un roman de science-fiction avec quelques tonalités fantastiques et historiques. Ce livre a été écrit par Stephen King. Il est paru aux Etats-Unis en 2011 tandis que chez nous, le livre est sorti en 2013 Sur fond de voyage dans le temps, le roman comporte une trame principale où le narrateur tente d'empêcher l'assassinat de John F. Kennedy, et une trame secondaire sous la forme d'une histoire d'amour entre le narrateur et une jeune femme des années 60.


D'où est né ce projet ? 

C'est en 1973 que l'idée est venue à King d'écrire ce roman. A l'époque, il estimait que l’événement était encore trop récent et qu'il n'avait pas assez d'expérience littéraire pour le traiter correctement. Ce n'est donc qu'environ trente-cinq ans plus tard qu'il s'est mis au travail pour concrétiser son idée. King a effectué une somme conséquentes de recherches. Il s'est documenté sur la vie quotidienne à la fin des années 1950 et au début des années 1960 et a lu les théories conspirationnistes les plus diverses sur l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy, arrivant à la conclusion que Lee Harvey Oswald avait agi seul. Il s'est rendu à Dallas, où il a notamment visité le Texas School Book Depository et l'ancienne résidence d'Oswald, pendant une semaine, et a également rencontré l'historienne Doris Kearns Goodwin pour s'inspirer de certains de ses scénarios sur ce qui aurait pu se passer au niveau international si Kennedy n'avait pas été assassiné
Dans l'ensemble, le roman a été très bien accueilli par la presse et par le public. On note par exemple qu'il a reçu trente critiques favorables sur trente-six recensées sur le site spécialisé Metacritic.

Comme beaucoup d’œuvres de Stephen King, celle-ci a naturellement bénéficié d'une adaptation sérielle. C'était déjà le cas avec la récente série Under the Dome, elle-même adaptée de Dome, écrit également par King. 11.22.63 a donc été adaptée en tant que mini-série de huit épisodes, constitué d'un pilote d'environ 80 minutes. Les sept autres épisodes ont une durée moyenne de 42 à 57 minutes.
La série est produite par J.J Abrams et Joseph Boccia, scénarisée par Bridget Carpenter et réalisée par Kevin Mcdonald. King occupe le poste de producteur délégué.
Elle est diffusée en France sur Canal Plus depuis Janvier 2017, il s'agit donc d'une diffusion très récente. La série s'apparente aux genres policiers, science-fiction, thriller

CASTING : 


Crédit Allociné pour les screenshots


B. Histoire
 


En 2016, Jake Epping, un professeur divorcé qui vit et enseigne dans le Maine, découvre l'existence d'un portail temporel par l'intermédiaire de son ami, Al Templeton, propriétaire d'un Snack-Bar dans lequel Jake mange régulièrement. Lorsqu'il lui révèle être atteint d'un cancer, Templeton explique à Jake qu'il a tenté d'empêcher l'assassinat de John F. Kennedy, mais qu'il a dû y renoncer à cause de la maladie. Al souhaite donc que Jake accomplisse cette mission, qui permettrait de changer l'Histoire et notamment d'éviter la guerre du Viêt Nam et ses conséquences dans les années 1970

D'abord hésitant, Epping finit par emprunter le portail temporel qui renvoie toujours à la même date : le 21 octobre 1960. Al lui a fabriqué une fausse identité, celle de Jake Amberson. Afin de gagner sa vie, ce dernier va utiliser un livre de résultats sportifs des mêmes années compilé par son ami Al pour parier et gagner de belles sommes d'argent. Il devient professeur d'anglais dans le lycée de Jodie, dans le Texas et va vivre une intense histoire d'amour avec une jeune bibliothécaire du nom de Sadie Dunhill et ce, tout en surveillant les faits et gestes de Lee Harvey Oswald, le présumé coupable. Seulement, la tâche s'avère compliquée puisque Jake est contraint d'affronter le passé qui se « défend » de manière violente afin de ne pas être modifié. De multiples aventures et contretemps le mèneront jusqu'au 5ème étage du dépôt de livres de la Dealey Plaza le 22 novembre 1963. Parviendra-t-il à stopper Oswald ? Parviendra-t-il à sauver le Président ? Si tel est le cas, que deviendra Sadie et quelles conséquences ses agissements auront eu sur le futur ? Il s'agit de l'enjeu final de toute cette série. 






II. Mon avis


Je viens tout juste de commencer le livre, je ne pourrais donc pas aborder la fidélité envers l’œuvre originelle. Néanmoins en termes de fidélité, je trouve que les années 60 sont très bien retranscrites à travers l’ambiance générale, l’utilisation des couleurs très tape-à-l’œil mais également au niveau des décors. Le spectateur est totalement immergé dans cette époque, au même titre que le protagoniste principal joué par James Franco. La parade dans laquelle défile le Président Kennedy et sa femme à Dallas le 11 Novembre 1963 est, elle aussi, parfaitement bien reconstituée. Chaque détail est fidèle à ce qui s’est réellement déroulé ce jour-là. Ainsi donc, malgré le côté fantastique de la série, la fidélisation à la réalité fait que le spectateur est pris dans l’histoire, parce qu’il y retrouve des éléments familiers.
D’autre part, j’ai pu noter que la série joue sur la réalité de l’époque avec la vision qu’on en a aujourd’hui. On a tous en tête une vision de ce que les années 60 ou 70 ont pu être et on s’imagine certaines choses sur l’époque en question, relevant simplement de l’imaginaire collectif. Eh bien ici, la série joue sur tout cela. Il y a un véritable contraste entre ce que l’époque a pu être, et ce que l’on croit qu’elle a été. Par exemple, à un moment donné Jake pense que toutes les voitures n’étaient pas fermées à clés dans les années 60, et il va être surpris de voir que ce n’est pas le cas du tout.

L’intérêt de la série réside aussi dans son scénario, qui est double. Ce dernier est imprévisible et nous « offre » pas mal de surprise avec l'intervention d'éléments inatendus. Généralement, un bon scénario est un scénario qui parvient à jongler entre suspense et surprise, c’est le cas ici. Quelle est la différence entre ces deux éléments ? Le suspense c’est quelque chose dont on sait que cela va se produire sans savoir quand. Et la surprise est un élément qui nous surprend.

L’utilisation du voyage dans le temps est vraiment originale. On sait tous que le voyage temporel est un thème qui a été de très nombreuses fois abordées, que ce soit dans la littérature ou dans le cinéma, renouveler le genre n’est donc pas une tâche aisée. Mais King dans son livre (et c’est ce qui nous est exposé dès le pilote) est très fort puisqu’il casse les codes habituels de la thématique du voyage dans le temps : à chaque voyage, Jake atterrit systématiquement le même jour à la même heure. A chaque fois que Jake part dans le passé et qu’il revient, lorsqu’il y retournera les compteurs sont remis à zéro. On ne connaît pas non plus les répercussions des actes commis par Jake ce qui nous oblige à regarder la série dans son intégralité pour connaître, à la fin, ce que les modifications apportées auront changé dans le futur. Ce n’est pas comme dans Retour vers le futur par exemple où une simple modification a des répercussions quasi-immédiate, comme lorsque Marty empêche la rencontre de ses parents. Dans 22.11.63, on voit ce que le personnage voit, on vit ce qu’il vit et nous l’accompagnons dans ces agissements « à l’aveugle ». 
Fait assez surprenant, on ne sait pas d’où vient ce portail temporel ni les raisons de son existence et à vrai dire, on s’en moque un peu puisque ce n’est pas le propos de la série.

La personnification du passé marque aussi un tournant par rapport à l'utilisation traditionnelle du voyage temporel. En effet, le passé ne veut pas être changé et se défend, comme s’il possédait une conscience, une âme. Le suspense est maintenu du début à la fin. Il est fort possible que les personnages puissent être tués ou blessés par le passé qui se "protège". Rien n’est joué à l’avance et c’est là que le scénario est vraiment très fort.

C’est une série qui possède une qualité constante au fil de la saison. Elle se démarque des séries au format bancal où l'objectif est d'étirer l'histoire sur plusieurs saisons. L’avantage c’est qu’elle peut se regarder d’une traite, comme je l’ai moi-même fait. Le format court permet de développer l'intrigue principale et secondaire, ne s'éternisant pas sur des sous-intrigues absolument inutiles. Nous pouvons considérer 22.11.63 comme un film divisé en plusieurs morceaux ce qui nous offre un développement plus ambitieux.

En plus de la thématique du voyage dans le temps, ce sont les codes de la romance qui se voient également être bouleversés. Ce n’est pas une histoire d’amour comme les autres, et là encore, le passé essaie d’intervenir. L'histoire d'amour peut prendre "trop" d'importance de temps à autre par rapport à l'intrigue principale mais elle juste, sincère et touchante (notamment dans le final qui est magnifique).

En fin de compte, cette mini-série cherche à brouiller les pistes, à jouer avec ce que l’on sait de la véritable Histoire, mais surtout avec ce que l’on ignore. Tout se construit progressivement autour de l’idée que Jake doit découvrir si Oswald est réellement le tueur, ce qui le pousse à confronter ses propres erreurs.


Côté réalisation, je la trouve tout simplement excellente. Les plans de Kevin Mcdonald sont beaux et fluides. J’ai remarqué de nombreux plans séquences plutôt agréables dans l’ensemble.
La photographie est très belle. Je pense par exemple aux différences de couleurs selon les époques.
[SPOILER] Notamment sur la fin, quand il revient en 2016 et que tout a changé. Pour bien insister sur le fait qu'il s'agit d'un 2016 différent, les couleurs sont beaucoup plus sombres, très proches du noir et blanc, offrant un côté apocalyptique. [FIN]
 Le casting est irréprochable. Pour ma part, je n’ai jamais vu James Franco aussi bon que dans cette série. C’est très rare d’ailleurs de le voir incarner un (premier) rôle dans une série télévisée. Sarah Gadon joue un personnage vraiment touchant, son interprétation de Sadie est incroyable. L’actrice parvient à mêler l’innocence de son personnage avec sa bienveillance et sa difficulté à « affronter » son ex-mari.


III. Conclusion


L'histoire pourrait paraître simpliste : Retour dans le passé, assassinat de JFK... Détrompez-vous ! Toute l'extraordinaire ingéniosité va se développer autour de questionnements sur la destinée, la possibilité de changer le cours des événements, nos libres choix et leurs conséquences... Le passé peut-il vraiment être modifié ?  Veut-il être modifié ? A quel prix ? Voilà le genre de questions que l’on peut se poser après avoir visionné cette série.

Personnellement, j’en avais vaguement entendu parler sans savoir vraiment de quoi il s’agissait, je ne savais même pas que c’était adapté d’un bouquin. J’ai regardé toute la saison d’un seul coup et j’ai littéralement été conquis. 22.11.63 se démarque de la plupart des productions actuelles et à mon sens, une suite n’est absolument pas nécessaire. Quand je vois ce qui a été fait avec Under the Dome j’ai très peur de ce qui pourrait advenir d’une éventuelle deuxième saison. Cette histoire se suffit à elle-même. Bien que King ait annoncé qu’il réfléchissait à une suite, j’espère qu’elle ne verra pas le jour, en tout cas je ne suis pas du tout pour. Laissons cette histoire-là où elle s’est arrêtée.

Que ce soit pour le côté thriller, le côté science-fiction ou encore le côté historique, je vous invite, vous et votre curiosité, à vous intéresser à cette magnifique production sérielle, qui mêle ingéniosité, imprévisibilité et suspense. Une série fabuleuse et pourtant si peu connue pour le moment. 

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Alex