Crédit : Allociné.fr |
Note :
4,5/5
Salut à tous ! Aujourd’hui il sera question du dernier
long-métrage de Mel Gibson, sorti en novembre 2016 : Tu ne tueras point.
Alors oui, je vous l’accorde, la critique est un peu tardive MAIS pour ma
défense, ce film ayant obtenu six nominations aux Oscars (meilleur film et
meilleur acteur pour Andrew Garfield), je pense que cette critique est importante.
Synopsis :
Quand la Seconde
Guerre mondiale a éclaté, Desmond, un jeune américain, s’est retrouvé confronté
à un dilemme : comme n’importe lequel de ses compatriotes, il voulait servir
son pays, mais la violence était incompatible avec ses croyances et ses
principes moraux. Il s’opposait ne serait-ce qu’à tenir une arme et refusait
d’autant plus de tuer.
Il s’engagea tout de même dans l’infanterie comme médecin. Son refus
d’infléchir ses convictions lui valut d’être rudement mené par ses camarades et
sa hiérarchie, mais c’est armé de sa seule foi qu’il est entré dans l’enfer de
la guerre pour en devenir l’un des plus grands héros. Lors de la bataille
d’Okinawa sur l’imprenable falaise de Maeda, il a réussi à sauver des dizaines
de vies seul sous le feu de l’ennemi, ramenant en sûreté, du champ de bataille,
un à un les soldats blessés.
Bande-annonce :
Précisons tout d’abord que ce film est tiré d’une histoire
vraie. Ainsi donc, Desmond Doss est un véritable objecteur de conscience,
rejeté par tous dès son entrée à l’armée et qui va, pourtant, devenir un
véritable héros aux yeux de tout le monde. Doss est fidèle à ses valeurs. Ces compagnons
d'infanterie ne comprennent pas et le traite de lâche. D’ailleurs, personne ne
comprend ses convictions religieuses, et le considèrent comme étant fou. Cette oeuvre cinématographique pose clairement la question de la fidélité religieuse.
Tu ne tueras point
pose un véritable cas de conscience dans la mesure où Desmond décide de s’engager
à l’armée en tant qu’infirmier et non en tant que soldat. Pourtant, l’entraînement
oblige les nouvelles recrues à se servir d’une arme, chose qu’il refuse. Desmond
ne veut prendre la vie d’aucun. Ainsi, il utilise les commandements : "Tu
ne tueras point" (sixième commandement) et "aimez-vous les uns les
autres" pour appuyer ces arguments. Peu importe qui est l’ennemi, à ses
yeux, un meurtre reste un meurtre et d’après la religion, tuer est un péché.
S’agissant d’un film de guerre, il y a énormément d’images
choquantes. Je recommande donc aux âmes sensibles de s’abstenir. J’avoue que
même pour moi, certains passages ont été plutôt « durs » à visionner. La question du réalisme peut être posée : est-ce important de choquer le spectateur ? J'en parlais avec Mehdi et nous sommes d'accord pour dire que généralement, Gibson utilise souvent la violence de manière gratuite dans ces films. Ici, dans Tu ne tueras point, la violence n'est pas nécessaire, elle est réelle. La guerre est atroce et difficile à regarder. Le spectateur doit être immergé dans le film, la barbarie doit donc être réelle. Montrer la violence, c'est choquer le spectateur mais cela accroît surtout l'incroyable performance de Desmond. D'autre part, le petit problème de Mel Gibson c'est que par moment, certaines images peuvent être difficiles à supporter mais ces dernières n'ont pas nécessairement d'objectif particulier.
Il y a un
énorme contraste entre l'aspect très coloré et très « heureux » de la
première partie du film avec la seconde partie où les couleurs sont plus
ternes, plus sombres et plus "proches" du réel avec la guerre, les
dangers qu'elle implique et la violence qu'il en résulte. Le suspense tourne
essentiellement autour de Doss puisqu'il n'a pas d'armes pour se défendre alors
qu'il est sur le terrain, en compagnie d’autres soldats. Finalement, toute l'intrigue
repose sur la question suivante : Peut-il être un soldat tout en continuant à
être fidèle à ses convictions ? De ce fait, le suspense est très fort tout du
long et atteint son apogée lors du climax final. Au-delà de l'aspect historique, le véritable
intérêt du film réside dans les actes héroïques de Desmond. L’aspect religieux
est très présent tout au long du film, s’en est même le sujet principal sans
pour autant que cela soit cliché ou propagandiste. Bien au contraire, peu importe
notre religion, les convictions de Desmond nous font réfléchir.
Personnellement, ce film ne m’a pas laissé indifférent. J’ai même l’impression que
le rôle du spectateur est d'être le seul à comprendre le
protagoniste, et d’accepter sa fidélité religieuse au détriment de la guerre.
La dimension religieuse est davantage exprimée dans le sens
où bien qu'à bout de ses efforts, Desmond a la volonté de vouloir sauver le
maximum de soldat blessé, même grièvement. Doss n’a pas peur de se confronter
au danger, sans aucunes armes.
Andrew Garfield est juste dans son interprétation. Il n'est
ni caricatural, ni mauvais, ni correct : sa façon de jouer ce personnage fidèle
et courageux est excellente. L’acteur qui incarnait l’homme araignée il y a
quelques temps à tout compris à ce rôle. Il joue un personnage touchant, sincère
et réel. Ce n'est pas Garfield que je voyais dans ce film, mais bien Desmond
Doss. Honnêtement, jusqu’à aujourd’hui, je crois que c’est le meilleur film et
le meilleur rôle de Garfield. J’ai toujours apprécié cet acteur mais là, il a
carrément réussi à m’émouvoir. Andrew G. s’est surpassé et nous livre une
interprétation frissonnante. L’acteur, notamment révélé au grand public avec The Social Network, est touchant,
incarne un personnage poignant, attachant, aux convictions louables, innocent
et incompris.
En outre, bien que l’on soit confronté à la violence et à la
réalité de la guerre, ce biopic ne me paraît pas être un film de guerre
ordinaire. Du moins, il ne s’agit pas du véritable objectif du film. La guerre
est, dans un certain sens, vécu du point de vue de Doss. On vit ce que ce
personnage vit, et c’est essentiellement pour lui que nous avons peur.
Mel Gibson nous propose ici un film fascinant, poignant et émouvant.
Sa réalisation est efficace. Le seul reproche que l'on peut faire au film, c'est qu'il est un tantinet "pro-Amérique". Ceci n'est pas forcément un défaut puisque l'objectif premier du film est que l'on s'attache au protagoniste principal et par conséquent, à son camp. Pourtant, a aucun moment et d'aucunes façons, nous voyons les soldats japonais dans leur humanité, nous ne voyons pas non plus les infirmiers japonais sauver les leurs comme Desmond sauve les siens. On les voit seulement tirer sur tout ce qui bouge, et les américains passent pour des héros, au même titre que Desmond. D'un autre côté, cet aspect était quasiment évident de façon à ce que l'on s'attache à ces personnages-là en particulier. C'est vraiment la seule chose que je pourrais reprocher au film.
A mon sens, il s’agit
d’une excellente production cinématographique, possédant un casting incroyable
et une réalisation quasi-parfaite.
Je n’ai pas vu tous les longs-métrages nommés aux Oscars,
mais celui-ci m’a beaucoup touché et je comprends absolument les raisons de sa
nomination. Concernant Andrew Garfield, je pense en toute honnêteté qu’il a
toute les chances pour obtenir la statuette à la vue de son interprétation époustouflante,
même si la concurrence risque d’être très dure avec Ryan Gosling, également
nommé dans la même catégorie pour La La Land, aux côtés d’Emma Stone. Pour plus
d’informations sur la cérémonie, je vous renvoie vers >> L’ARTICLE
<< de Mehdi.
En somme, un très beau biopic que je vous conseille
sincèrement. Je ne suis pas tellement attiré par les films de guerre mais
celui-ci en vaut sincèrement le détour. Les thèmes abordés sont très forts et
nous vous laissera pas indemne.
A bientôt sur Ciné-News ! (←en cliquant ici, vous retrouverez la page facebook dédiée à ce blog)
Alex
Alex
Ton article super ! Tu as parfaitement bien su tiré l'intérêt de ce film, le décrypter. Tu fais une point analyse sur les points forts de ce film ! Pour ça bravo ! L'analyse est bonne, juste tu aurais pu mettre l'accent sur l'opposition du père et du fils mais sinon je n'ai rien à redire ! Continue comme ça ;)
RépondreSupprimer"Tu fais une bonne analyse sur les points forts" petite rectification ;)
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