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mardi 27 septembre 2016

Connais-tu ? #6 : A la recherche du bonheur





Crédit : allociné.fr

Salut internautes, C'est Mehdi de Ciné News et aujourd'hui je vais vous parler d'un film réalisé par Gabriele Muccino en 2006 : A la recherche du bonheur (Poursuit of Happyness en anglais)

I. Synopsis


Représentant de commerce, Chris Gardner a du mal à gagner sa vie. Il jongle pour s'en sortir, mais sa compagne supporte de moins en moins leur précarité. Elle finit par quitter Chris et leur petit garçon de cinq ans, Christopher.
Désormais seul responsable de son fils, Chris se démène pour décrocher un job, sans succès. Lorsqu'il obtient finalement un stage dans une prestigieuse firme de courtage, il se donne à fond, même si pour le moment il n'est pas payé. Incapable de régler son loyer, il se retrouve à la rue avec Christopher. Le père et le fils dorment dans des foyers ou des gares, cherchant des refuges de fortune au jour le jour.
Perdu dans la pire épreuve de sa vie, Chris continue à veiller sur Christopher, puisant dans l'affection et la confiance de son fils la force de surmonter les obstacles...







II. Autour du film 


Ce film s'inspire d'une histoire vraie, celle de Chris Gardner. Lors d'une interview pour une chaîne américaine, Chris raconta son émouvante histoire et sa relation avec son fils. C'est à ce moment la que le producteur Mark Clayman vit un scénario possible et demanda les droits pour le film.

Le choix du réalisateur est pour le moins étonnant car c'est Gabriele Muccino qui a été choisi. Ce choix est étonnant car à cette époque, Gabriel Muccino n'avait que très peu de films à son compteur et aucun film hollywoodien.

Concernant les acteurs, c'est Will Smith qui a immédiatement accepté le rôle de Chris Gardner donnant ainsi la réplique à son fils Jaden Smith (Coïncidence ? Je ne crois pas)



III. Avant de voir le film


A la recherche du bonheur est un film que j'ai téléchargé légalement (crédibilité zéro) et que j'ai vu la première fois en 2010 et une deuxième fois en 2014, huit ans après sa sortie en cinéma.

Mes attentes :

- Je suis un grand fan des histoires ''d'ascension sociale" donc en lisant le synopsis et en apprenant que le scénario était tiré d'une histoire vraie, je m'attendais à une histoire émouvante et crédible.


Chris Gardner avec Will Smith
Crédit : gooddrama.us

- Gabriele Muccino est un réalisateur connu en Italie mais n'a jamais exercé sur le territoire américain. Je m'interrogeais donc sur sa capacité à assumer un scénario aussi complexe et touchant.

- J'étais très impatient de voir la relation père/fils dans ce film car le choix de mettre Will Smith et son fils n’était pas anodin à mon sens.

- Le titre original est "Poursuit of Happyness" ? (En anglais Bonheur ce traduit par Happiness). Cette faute d'orthographe est forcément intentionnelle de la part de Gabriele Muccino mais j'étais curieux de connaître sa provenance.



IV. Mon avis

Note : 4/5

Ce film bouleversant a totalement répondu à mes attentes. Malgré un scénario prévisible, on se laisse rapidement prendre par le parcours difficile de Chris Gardner et à la relation père/fils.
Sous forme de chapitre, le film de Gabriele Muccino montre plusieurs facettes positives de la vie nous permettant d'être optimiste.


La persévérance


Rare sont les films qui arrivent à me rendre triste (Non, je ne pleure jamais !) et souriant à la fois.

On est bouleversé et touché par le sort injuste infligé à Chris. Ce dernier croit toujours qu'un jour, la chance lui sourira et qu'il connaîtra enfin le bonheur. L'histoire de Chris nous rappelle que de nombreuses familles n'ont pas la chance de subvenir à leurs besoins.
Avoir mis Chris Gardner en  narrateur est pertinent car il commente ses propres péripéties en se moquant parfois de lui même comme dans le chapitre "L'art d'être stupide". Cela prouve que Gabriele Muccino a su prendre des risques et faire taire les plus sceptiques (Moi le premier).

Beaucoup de personnes trouve que le film se base sur une idée utopique "le travail paye toujours". Je ne pense pas que ce soit le cas, en effet on voit que le film raconte l'histoire d'un courageux père de famille essayant de réussir et de trouver le bonheur. On a besoin parfois de voir que le travail PEUT payer et qu'il existe encore de belles histoires (sans oublier que c'est une histoire vraie).
En ce qui me concerne, je vois à travers ce scénario un moyen de redonner confiance au gens surtout dans une époque on l'on a souvent tendance à  critiquer la réussite d'une personne sans voir le véritable travail derrière. C'était d'ailleurs le principal objectif de Chris Gardner (l'authentique) en écrivant son livre et autorisant la réalisation du film.



L'amour paternel


Que serait le film sans Christopher, le fils de Chris Gardner joué fabuleusement bien par Jaden Smith ? A vrai dire pas grand chose. Les émotions de Chris passent par son fils car c'est en le rassurant qu'il arrive à tenir. C'est surtout la protection de Chris envers son fils qui rend l'histoire belle. Chris se bat pour son fils et fait en sorte que malgré le contexte, il soit toujours heureux.

Dans une scène, Chris interdit à son fils de devenir basketteur. Après avoir vu son fils triste, il lui dit « Si tu as un rêve, tu dois le protéger. Tu verras que les gens incapables d’y arriver feront tout pour te décourager. Si tu veux vraiment quelque chose, t’as qu’à te battre, point-barre. »


Crédit : linternaute.com



Conception du bonheur



Crédit : pinterest.com
Beaucoup de personnes voient à travers ce film, une conception du bonheur américain basée sur l'argent. Il n'ont pas tout à fait tort mais il ne faut pas oublier que c'est un film basé sur la recherche du bonheur et non pas sur le bonheur en lui même. C'est vrai que durant tout le film, Chris Gardner admire la vie des riches employeurs.
Néanmoins je pense que Chris admire surtout leurs stabilités et sait que le bonheur ne peut exister sans un minimum d'argent surtout dans un contexte où le bonheur passe par la survie. Le bonheur dans ce film peut clairement être définis comme avoir un bon boulot permettant de réussir socialement et de gagner de l'argent. 


Pour moi le problème ne provient pas du scénario ou de l'histoire de Chris, mais bien de la société dans laquelle nous vivons. En effet, en mettant de côté l'aspect moral et émouvant du film, je constate une véritable critique de la société d'aujourd'hui où les pauvres dans le besoin sont délaissés et qu'avoir de l'argent est le seul moyen pour réussir.



V. Conclusion


Gabriele Muccino, pour sa première réalisation Outre-Atlantique et grâce à la prestation du duo Smith, a réussi à raconter une belle et émouvante histoire tout en dénonçant les problèmes de société qui existent encore aujourd'hui aux Etats Unis.
Je conseille ce film à tout le monde, même aux personnes l'ayant vu étant plus jeunes car après avoir gagné en maturité, le film semble différent et l'on parvient à saisir de nouveaux aspects.

Désormais à vous de vous faire votre propre avis, en espérant vous avoir apporté des informations utiles !
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Mehdi 

lundi 19 septembre 2016

Hors série #5 - Netflix

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Crédit : www.expressvpn.com
Alex, toujours fidèle au poste pour vous instruire ! Bienvenue pour ce nouveau Hors série destiné à vous expliquer, de façon claire et précise, ce qu'est "Netflix" ! En effet, on entend beaucoup parlé de cette "application", mais tout le monde ne sait pas forcément en quoi consiste la dites application. Mon rôle va être de vous éclairer sur ce sujet, hé hé ! 
Allez, let's go !!!!

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Crédit : http://exstreamist.com
En premier lieu, Netflix est une entreprise qui a été fondée en 1997 dont le siège est situé en Californie. Son fondateur, Reed Hastings, fonde en octobre 1991 une application pour Unix nommée Pure Software et ce, après avoir obtenu un diplôme d'intelligence artificielle à l'Université Stanford.
Cette fameuse application a été rachetée quelques années plus tard et Hastings se retrouve avec 75 millions de dollars en poche avec lesquels il crée Netflix, avec l'aide du développeur Marc Randolph.

Le site internet dédié à Netflix est lancé en août 97, avec 30 employés et le service mis en place est officiellement lancé à partir de 1998.  Par la suite, le service est devenu disponible par abonnement mensuel à partir de septembre 1999. *Ok, tout ça c'est bien beau, mais concrètement, c'est quoi Netflix ?* Voilà la question que j'attendais, merci de me l'avoir posée *schizophrénie...* Netflix c'est d'abord un système de location illimitée de DVD par internet. Il s'agit donc d'un service de location de DVD par correspondance. Comment ça fonctionne ? Eh bien l'abonné paye une souscription mensuelle et reçoit les films de son choix par courrier. L'avantage, c'est qu'il n'y a pas de limite de temps, en revanche il y a une limite de nombre de films que l'abonné peut avoir simultanément et qui dépend de son niveau d'abonnement. 

Le service parvient sans grande difficulté à avoir du succès. C'est pourquoi Netflix est proposé à Blockbuster, en 2000, pour 50 millions de dollars ... Mais la vente n'a finalement pas aboutie. Du coup, la société  fut introduite en bourse au NASDAQ en mai 2002, pour la vente de 5 500 000 actions ordinaires au prix de 15 $ par action. Pas trop mal hein ?!

Puis de fil en aiguille, Netflix à peu à peu évolué, en suivant la tendance, puisque le service ne propose plus des locations de DVD par correspondance. Tout d'abord Netflix s'est transformé en une plateforme à part entière, mais propose aussi désormais un service de film en flux continu, à partir de 2010. Ce service de film en flux continu est disponible sous les appareils Windows et Mac OS ainsi que sur un certains nombres d'appareils compatibles tels que les X-BOX (One et 360), PlayStation (3 et 4), Wii et Wii U mais également sur iOS et AndroidCe service est disponible par défaut aux abonnés du service standard de Netflix mais l’ensemble du catalogue n’est pas accessible.
En 2011, en soirée, Netflix est responsable d'environ 29,7 % du trafic Internet en Amérique du Nord. C'est dire combien l’expansion et le succès de ce service est énorme ! 
A partir de 2013, il devient possible de pouvoir visionner Netflix à partir d’un téléviseur connecté SamsungPanasonicLGSony ou encore d’un Kindle d’Amazon. Plus de 1 000 supports sont ainsi compatibles, comme l’Apple TV ou encore une tablette (AndroidiPadKindle).

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Crédit : http://www.svod.org/
Aujourd'hui, quand on parle de Netflix, on parle de SVOD ... *Euh, c'est quoi au juste ?* Alors en fait, la SVOD signifie, en français, "vidéo à la demande avec abonnement". La SVOD se différencie très clairement de la VOD qui, quant à lui, est un service de vidéo à la demande qui consiste à payer chaque films ou chaque séries loué(e)s. Avec la SVOD, nous payons un abonnement qui nous permet de regarder un nombre de films et de séries en illimité

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Crédit : lesechos.fr
L'expansion géographique de l'entreprise en Europe entame pour l'instant ses résultats net puisque chaque nouveau marché coûte un investissement de 40 à 70 millions d’euros selon les pays européens. Déjà en 2010, le "prix d'entrée" au Canada était de 38,8 millions de dollars, alors que ce pays pratiquait une législation beaucoup plus proche de celle des États-Unis.
Depuis octobre 2014, Netflix est disponible sur la box de SFR, la box de Orange et sur la box de Bouygues TelecomDepuis janvier 2015, Netflix est disponible sur le décodeur de Proximus TV en BelgiqueEn février 2015, le groupe a annoncé qu'il s'est lancé au Japon à l'automne 2015 pour renforcer sa présence sur le marché asiatique. Enfin, le , Netflix annonce être présent dans 190 pays dans le monde grâce à une extension dans 130 pays l'année précédente. La Chine reste l'un des seuls pays dans le monde avec la Corée du Nord, la Syrie et la Crimée, où le service n'est pas présent.

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Crédit : http://www.arte.tv/

Qu'est-ce qui différencie Netflix des autres services de SVOD ?
Tous les services de SVOD sont plus au moins similaires, qu'il s'agisse de CanalPlay, Netflix ou OCS-Go dans la mesure où ils vont tous proposer un grand nombre de séries et de films, laissant un large choix aux abonnés. Cependant, là où Netflix fait très fort, c'est qu'il propose des séries exclusives à cette plateforme et qu'on ne peut trouver nul par ailleurs. Je peux citer par exemple les séries Marvel's Daredevil, Orange is a New Black ou encore, Strangher Things. De ce fait, ce genre d'exclusivités incite beaucoup plus les spectateurs à s'abonner à ce service de SVOD, plus que les autres

Netflix propose trois tarifs différents, mais quel que soit le tarif choisi, le premier mois est gratuit pour l'abonné. Voici les trois forfaits différents :
Crédit : netflix-news.com
Vous constaterez que les tarifs ne sont pas excessivement chers, ils restent dans les moyens de tout le monde. Lorsqu'on voit tout ce qui est proposé dans ce service, on se rend compte que les tarifs valent leurs prix. 

L’application est très efficace. Certainement la plus complète de toutes. C’est d’ailleurs le même lecteur vidéo qu’utilisé sur le site Internet : pas de risque d’être perdu. Il est possible de changer de langue en cours de visionnage ; quand on déplace le curseur, le "timecode" évolue en temps réel ; on peut même afficher la liste des épisodes de façon à en changer rapidement. 

Pour conclure donc, Netflix, après de nombreuses évolutions, est aujourd'hui un service de SVOD disponible sur Internet, mais aussi sur différentes applications (que l'on peut retrouver sur Android, iOS et Windows Phone) ainsi que sur certaines box, TV connectées et consoles de jeux-vidéos. Son large catalogue permet de satisfaire tous types de publics, et la plateforme propose également des séries exclusives, seulement diffusées sur ce service. Les tarifs ne sont pas très chers, et son application mobile est plus que complète et facile d'utilisation

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Alex

dimanche 11 septembre 2016

Racisme aux Oscars ?

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Crédit : 6nema.net
Article rédigé avec l'aide de mes amis Loïc Loko et Gaetan Babakidi


Introduction 


La fameuse cérémonie des Oscars, aussi appelée, « Academy Awards », est une prestigieuse cérémonie, organisée par l’organisme AMPAS (Academy of Motion Picture Arts and Sciences), se déroulant à Los Angeles depuis 1929, date et lieu où la 1èrecérémonie des Oscars s’est déroulée. De nombreuses stars du 7ème art y ont rendez-vous chaque année de manière récurrente, afin d’y recevoir des récompenses cinématographiques américaines, selon leurs œuvres et performances, mais également à rendre grâce à l’excellence des productions sur un rang mondial. D'après le site web « Le monde du ciné », 5 dates clés sont à mettre en évidence, et pourront parfaitement illustrées l’histoire des Oscars en quelques chiffres.
 ·         1934 (6ème cérémonie) : Walt Disney est le premier à utiliser le terme d’« Oscar » pour sa récompense sur Les Trois Petits Cochons.
·         1968 (40ème cérémonie) : Retard de deux jours sur la cérémonie, dû à un hommage à Martin Luther King, tué quelques jours auparavant.
·         1973 (45ème cérémonie) : Marlon Brando refuse sa récompense pour sa prestation dans Le Parrain, en vue d’une dénonciation concernant le rôle réservé aux Indiens d’Amérique du Nord, et envoie une jeune indienne récupérer son oscar, tout un symbole.
·         1994 (66e cérémonie) : Whoopi Goldberg est la première femme noire à présenter la cérémonie des Oscars.
·         2008 (80e cérémonie) : Marion Cotillard est la deuxième actrice française à recevoir l’Oscar de la meilleure actrice.

Il est aujourd’hui reproché à l’Académie qu’elle souffre d’un manque de représentativité.
L’accusation de racisme à l’encontre d’Hollywood est dû à la non-nomination d’acteurs afro-américains, dit noirs, pour la 88ème cérémonie des Oscars. En effet, tout comme l’année précédente, la liste des acteurs nommés est exclusivement blanche. De plus, les réseaux sociaux ont enflammé cette accusation à travers tout le globe, notamment avec l’hashtag #OscarsSoWhite (#LesOscarsSiBlancs), très popularisé sur Twitter, et qui est devenu également très médiatisé. Néanmoins, cette accusation n’est pas née de la dernière pluie, puisqu'il s’agit essentiellement d’une accumulation dans la mesure où, comme je l'ai dit légèrement plus haut, lors de la 87ème cérémonie, aucuns acteurs afro-américains n’ont été nominés. Le fait que les acteurs noirs soient absents de la liste des nominés durant 2 années consécutives à accélérer le processus d’accusation de racisme anti-noir.
D’après un article de FranceTvInfo datant du 17 janvier 2016, la question d’une Académie blanche, âgée et masculine se pose. Effectivement, il s’avère que la composition de l’Académie décidant des nominations serait composée de 94% de blancs dont 77% d’hommes ainsi que de 86% de membres qui auraient plus de 50 ans. A partir de ces informations, il est donc compréhensible que de telles accusations puissent voir le jour. Car si la majorité de l’Académie est blanche, celle-ci pourrait très bien favoriser les acteurs également blancs. En outre, les tensions raciales ne se sont jamais réellement estompées, nous pouvons par exemple aborder les différentes polémiques relatant des policiers d’ethnies blanches tirant sur des noirs sans motifs valables. Ce genre de polémiques enflamme d’autant plus la toile et engage beaucoup d’américains à croire que le racisme est toujours présent, appuyant davantage sur l’accusation que subissent Hollywood et les Oscars. Pour certains, «Les Oscars [ne seraient] que le miroir déformant et caricatural de notre société ».
Malgré tout, sans doute pour prouver que cette accusation n’a pas lieu d’être, le maître de la 88ème cérémonie des Oscars qui fut choisi est Chris Rock, acteur et humoriste noir américain, peut-être afin de pallier le manque de représentativité.

L’accusation de racisme envers Hollywood et plus précisément envers l’Académie des Oscars est une polémique conséquente en vue des valeurs que représente le septième art, et qui a énormément fait parler d’elle. De ce fait, le but de cet article est de répondre et comprendre la question suivante : comment différents types de discours d’ordre sociétales et culturelles ce sont manifestés lors des Oscars ? 

 I. D’où provient le racisme anti-blanc et pourquoi a-t-il vu le jour ?


1. Origine et provenance de ce racisme anti-blanc


D’un point de vue culturel, bien qu’il passe de manière furtive, le racisme anti-blanc est néanmoins omniprésent, celui-ci prend, en plus d’une dimension cinématographique, une dimension sociétale. Certains discours sur ce fait se sont démarqués de différentes manières. Au départ, le racisme anti-blanc était essentiellement destiné aux individus blancs de souche (c'est-à-dire des individus nés dans leur pays d’origine dont les parents découlent eux aussi de la même terre). Par la suite, un autre type de racisme anti-blanc a vu le jour, notamment celui selon lequel les individus blancs d’une autre nationalité dans un pays étrangers (par exemple un blanc vivant dans un pays africain) se voient être aussi victimes de racisme. Il existe également plusieurs types de déclarations de racisme anti-blanc mentionnés dans l’étude de l’Ined (d’après Libération), principalement sur les couples mixes. En quelques chiffres, 55% des « blancs pur souche » ont déclaré avoir été victime de racisme dans l’espace public, 37% dans le milieu scolaire et 22% dans le milieu du travail. Cela nous laisse supposer qu’il y a une sorte de discrimination des blancs dans leurs pays tout comme lorsqu’ils sont dans les pays étrangers.
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Crédit : lesbonnesnews.fr
Très peu de temps après l’annonce des acteurs et actrices nominés à la 88ème cérémonie des Oscars, et après avoir constaté que pour la deuxième année consécutive, aucun acteurs (et actrices) afro-américains ne font partie de la liste, le réalisateur Spike Lee et l’actrice Jada Pinkett Smith ont pris la décision de boycotter la cérémonie. C’est à partir de ce moment-là que la polémique a commencée à prendre de l’ampleur. Bien entendu, cette décision et perçue comme un symbole fort puisque le réalisateur s’intéresse très souvent à « la question raciale » dans ses films. D’après le Los Angeles Times, « si d’autres grandes figures du show-biz rejoignaient le boycott, cela pourrait gâcher l’événement annuel qui sert de vitrine à Hollywood », prenant ainsi position pour le boycott. En plus de son boycott, l’actrice Jada Pinkett Smith a annoncée sur Facebook que non seulement elle sera absente à la cérémonie, mais qu’elle ne la regardera pas non plus à la télévision.
 Le mouvement de boycott fait fureur et énormément d’acteurs s’y ajoutent à la liste. Will Smith, par exemple, soutient sa femme et décide également de ne pas se rendre à la cérémonie. Ses propos sont les mêmes que les autres acteurs suivant ce mouvement, à savoir la dénonciation du manque de diversité. L’acteur de Men In Black se dit « mal à l’aise face à la perspective de [s’y] rendre et de faire comme si cette situation était acceptable » (propos relégué sur FranceTvInfo). Notons également que Will Smith a eu une nomination aux Golden Globes pour le rôle obtenu dans le film Concussion mais qu’il n’en fut rien concernant la nomination aux Oscars. Par ailleurs, la liste des acteurs et actrices participant au boycott n’est pas exclusivement afro-américaine, en effet nous y trouvons également les noms de Michael Moore et de George Clooney, entre autres. D’ailleurs, ce dernier s’exprime dans le magazine américain Variety sur le boulot qui est fait par le jury, mentionnant une régression par rapport à celui-ci puisque, toujours selon ses dires, les membres de l’Académie faisaient un bien meilleur travail dix ans auparavant. Lui aussi parle donc d’un manque de représentativité et trouve cela anormal. Le rappeur américain Snoop Dog s’ajoute lui aussi au boycott. Il est également important de préciser que même certains acteurs français sont solidaires avec cette cause puisque Omar Sy, notamment, à l’affiche du film Chocolat à ce moment-là pense que c’est « un élan dans le bon sens », permettant de rééquilibrer les choses.
Ainsi donc, nous pouvons constater que ce mouvement est accepté par beaucoup de personnes, certains le trouve même légitime, et nous voyons que même certains acteurs blancs suivent le mouvement et lui apporte tout leur soutien. Alors pourquoi parler d’un racisme anti-blanc ? C’est surtout l’actrice Charlotte Rampling qui a déclenchée cette dimension-là du racisme, à savoir qu’Hollywood favoriserait non pas un racisme anti-noir, mais plutôt un racisme anti-blanc. Encore une fois, il faut se dire que, comme vous avez pu le voir dans l’introduction, les Oscars ne sont que le miroir de notre société. Nous sommes en 2016 mais le racisme est toujours autant présent, certains profitent donc de ce genre d’événement pour évoquer des sujets d’ordre sociétales et culturelles, car si le racisme anti-noir est malheureusement toujours d’actualité, il en est de même pour le racisme anti-blanc, seulement ce dernier est moins impactant.

2.   L’émergence de ce phénomène


L’actrice nominée aux Oscars pour son rôle dans 45 ans (Charlotte Rampling), parle d’un racisme anti-blanc lorsqu’elle s’oppose à l’instauration de quotas. Cette histoire de quotas pourrait changer les choses et permettre aux acteurs afro-américains d’être dignement représentés. Seulement, pour C. Rampling, cette instauration de quotas serait du racisme anti-blanc puisque que cela classerait les gens. En s’exprimant sur Europe 1, elle explique tout simplement que peut-être qu’aucuns acteurs noirs « ne méritaient d’être dans la dernière ligne droite ». Laurent Aknin, historien du cinéma et journaliste chez Le Nouvel Obs penche également vers cet avis. Effectivement, il explique que « les Oscars ne fonctionnent pas avec des quotas. Il ne s’agit pas de faire de la discrimination positive ». Pour ce journaliste, la réponse à la question de manque de représentativité est simple : peut-être que, tout comme l’as dit Charlotte Rampling, aucuns acteurs noirs n’auraient pu être nommés dans la mesure où leurs performances n’auraient peut-être pas été aussi marquante que celles des acteurs nominés à la cérémonie. Ainsi, une nouvelle forme de racisme est mise en hypothèse, celui du racisme anti-femme. Pour ce journaliste, ce n’est pas l’absence d’acteurs noirs qui est choquante, mais celle de Charlize Theron par exemple, alors que le film Mad Max : Fury Road  dans lequel elle y figure, a obtenu dix nominations dans dix catégories différentes. Lorsque l’on parle de racisme anti-blanc, on peut aussi aborder la polémique Léonardo DiCaprio, acteur à la filmographie fulgurante et qui n’a pourtant jamais eu d’Oscars jusqu’à aujourd’hui (dans The Revenant).

Concernant les acteurs n’ayant jamais eu d’Oscars, mais qui ont pourtant une filmographie qui tend à porter qu’ils méritaient (et méritent toujours pour certains) la statuette, nous pouvons citer Brad Pitt, l’acteur iconique Robert Redford (qui a déjà obtenu un Oscar en tant que réalisateur et en tant qu’acteur honorifique, il n’a jamais remporté d’Oscars grâce à l’un de ses rôles) ou encore Clint Eastwood (qui lui aussi n’a jamais obtenu d’Oscars grâce à l’un de ses rôles). Pourtant, est-ce que des polémiques et des hashtags ont été créés pour boycotter les Oscars ou pour dénoncer le manque de représentativité de nombreux talents comme ceux-ci ? La réponse est non. Mais cela veut-il dire qu’il s’agit d’un racisme anti-blanc ? Pas sûr non plus.
Le véritable problème c’est que lorsque des acteurs noirs ont été nommés et/ou ont remportés la statuette (Jamie Foxx, Halle Berry …), cela a été accueilli comme un événement, comme s’il s’agissait d’un exploit, alors qu’au final ils sont égaux à d’autres acteurs (qu’ils soient blancs, asiatiques, indiens ou d’origine maghrébine). Ces nominations ou ces victoires ne devraient donc pas être considérées comme telles. Là est la preuve qu’il existe encore un malaise au niveau des tensions raciales, et c’est peut-être ce type de réaction (fêter la nomination d’un acteur noir comme un événement incroyable) qui a favorisé le déclenchement de cette polémique. Les propos comme « racisme anti-blanc » sont également la cause de tout ceci. Effectivement, si chaque nomination d’acteurs noirs est un événement, celle d’un acteur blanc passe comme étant inaperçue puisque selon certaines mentalités, cela est normal qu’un acteur blanc soit nommé. De ce fait, les non-nominations ou les non-victoires de DiCaprio, Eastwood ou Redford ne sont pas remises en cause et ne sont pas non plus soutenu par un mouvement de boycott ou autre, comme si les acteurs noirs étaient finalement favorisés par Hollywood, plutôt que les acteurs blancs. Il ne s’agit pas ici de jugements, mais de constatations afin d’essayer de comprendre pourquoi certains pensent qu’il est question d’un racisme anti-blanc. Tout est mis en œuvre, ici-même, pour tenter de comprendre d’où viennent ses propos, et nous comprenons dès lors que ces propos sont fondés. 
Pour comprendre de quelle façon a été créé le cinéma afro-américain, il est important d’évoquer et de revenir sur l’histoire des Etats-Unis à travers le septième art. 

II. Les liens présents dans le discours racial anti-noir dans le septième art, et dans la société


1. L’exclusion de la classe sociale afro-américaine


D’un point de vue sociétal, il est nécessaire de se rappeler dans quel contexte est apparu ce discours anti-noir. Le fait majeur de ce système, quelque peu anti-noir, a fait ses débuts en même temps que la naissance de la ségrégation américaine, en 1896. Il est observable que la mise en place de ce phénomène de société fut qu’une confirmation car, en 1865, après l’abolition de l’esclavage, prononcé en 1862, plusieurs codes noirs ont été créés dans le but de réduire et limiter les droits civiques des noirs américains. Grâce à cela, on ne peut s'empêcher de remarquer que l’abolition de l’esclavage a laissé quelques traces assez voyantes… En effet, le cinéma afro-américain fut fortement touché malgré son abolition le 2 juillet 1964.

2. La révolution des afro-américains à travers le domaine cinématographique


 Dans le domaine cinématographique, la limitation de ces droits s’illustre à travers un certain nombre d’éléments, tels que « le black qui meurt en premier », le noir qui a souvent le mauvais rôle, celui du domestique notamment comme dans The Butler, puis celui du mal aimé, comme cela est le cas dans le film Sweet Sweetback, où l’acteur principal, un jeune noir du ghetto de Los Angeles, a des ennuis avec la police. Cela nous fait penser, une nouvelle fois à de nombreux stéréotypes.
Devant cette volonté de « boycott » de la population noire américaine, cette dernière décida de prendre les devants en créant un nouveau genre cinématographique, la « Blaxploitation ». Ce nouveau phénomène défend essentiellement les intérêts et revendications des afro-américains, sur le domaine politique dans les années 1970. Les films classés dans la Blaxploitation concernent notamment de sujets clichés comme la prostitution, le ghetto, la drogue, le racisme et donc montre parfaitement les difficultés quotidiennes de cette classe sociale. C’est d’ailleurs ce qui a fait la popularité des films de ce genre à Hollywood
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Crédit : elle.fr
 « La vraie question c’est : est-ce que Hollywood est raciste ? […] Bien sûr ! Mais ce n’est pas le racisme auquel on est habitué. C’est un racisme de cercle. » Lance Chris Rock durant la cérémonie des Oscars qu’il anime pour cette 88ème édition.  L’acteur et humoriste ne s’est pas gêné pour évoquer la polémique qui enflamme la toile depuis l’annonce des acteurs et actrices nominé(e)s. Dès le début de son discours, il lance un petit pic envers l’Académie avec la phrase suivante : « Je suis ici aux Oscars, connu aussi comme les récompenses attribuées par les Blancs », avant d’ajouter (en s’adressant au public) « Vous réalisez que s’ils désignaient les présentateurs, je ne serai pas là ce soir ». Dès lors, simplement avec ces quelques phrases nous comprenons que Chris Rock prend position et qu’il suggère un véritable racisme anti-noir à l’encontre d’Hollywood. D’ailleurs, toujours lors de la cérémonie, il explique avoir songé à suivre le mouvement de boycott avant de se rétracter en se disant que même s’il refusait d’être le maître de la cérémonie, celle-ci n’allait pas pour autant être annulée. En outre, l’acteur a profité de sa présence et de sa couleur de peau pour évoquer certains points. En effet, lors de sa présentation, l’humoriste a fait une parenthèse historique, à savoir que cette « préoccupation pour la diversité » était récente puisque dans les années 60 encore, il n’y avait aucunes protestations de la part des acteurs afro-américains réclamant des changements dans le cinéma.
D’après un article abordant justement le discours de Chris Rock lors de la cérémonie, sur le site France24.com, nous pouvons relever plusieurs phrases clés résumant cette polémique et cette tension raciale. L’une des phrases les plus importantes à retenir de son discours est la suivante : « Si vous voulez des nominés noirs tous les ans, vous devez créer des catégories pour noirs », expliquant donc que les noirs n’auraient pas leurs places dans les catégories dites "normales". Un peu plus tard, il évoque le cas Michael B. Jordan, que je vais aborder plus bas, en expliquant que les choses étaient tout de même en train de changer puisque nous avons eu un « Rocky noir » cette année. Bien que ce dernier joue le rôle du fils d’Apollo Creed, l’animateur l’appelle le « Rocky noir ». Finalement, la présence de Chris Rock comme maître de cérémonie peut être vu comme un porte-parole aux noms de tous les acteurs afro-américains dans la mesure où il parle au nom de tous lorsqu’il affirme qu’il ne s’agit pas simplement de boycotter, mais de créer des opportunités pour que les acteurs noirs puissent avoir exactement les mêmes opportunités qu’ont les acteurs blancs.
Dans l’introduction j'ai rapidement parlé de la composition des membres de l’Académie, et bien selon les analystes, ces membres de l’Académie auraient tendance à sélectionner des films qui leurs ressemblances. Etant composée de 94% de blancs, il est difficile de les imaginer être séduit par des longs-métrages retraçant le parcours d’Hommes afro-américains, ou tout simplement d’être séduit par un acteur (ou actrice) de la sorte. Le site de FranceTvInfo s’est intéressé aux statistiques et selon elles, seuls 1,2% des Oscars sont revenus à des acteurs noirs. Depuis la toute première cérémonie jusqu’à la 87ème, 2 947 statuettes ont été décernées. Parmi les 2 947, seulement 36 ont remises à des afro-américains. Mais ce que l’on constate, c’est que ce sont dans les catégories « meilleure(s) chanson(s) » et « meilleure(s) actrice(s)s dans un second rôle » que les distinctions ont été les plus nombreuses. La première actrice noire à obtenir la statuette, pour le meilleur second rôle, était Hattie McDaniel en 1940 pour son rôle dans Autant en emporte le vent mais la première personne de couleur à obtenir l’Oscar de la meilleure actrice fut Halle Berry en 2002. Concernant l’Oscar du meilleur réalisateur (afro-américain) il aura fallu attendre 2014 avec le film Twelve years a slave de l’anglais Steve McQueen. Cependant, on se rend compte que ce manque de représentativité lors des récompenses est surtout lié à un manque de représentativité dans les films et séries télévisées. Parmi les films produits à Hollywood en 2011, il n’y aurait eu que 10,5% d’acteurs ou actrices principale issue des minorités. Ce manque de représentation, Hollywood en souffre depuis environ cinq ans. Le cas Michael B. Jordan, que j'ai évoqué plus haut, est un exemple flagrant de ce problème de représentativité.  En effet, cet acteur qui nous était encore inconnu jusqu’à sa prestation dans Chronicle (film indépendant et engagé), nous le retrouvons dans le reboot Les 4 Fantastiques qui a d’ailleurs fait un flop monumental en box-office. Pour ceux qui ne connaissent pas les comics Marvel, il faut savoir qu’au départ la Torche Humaine n’a jamais été noir. Nous le voyons notamment dans les deux premiers films (sorti en 2005 et 2007), l’acteur jouant le rôle de la Torche était Chris Evans, acteur blanc, qui est aujourd’hui l’interprète du super-héros Captain America. Si Michael B. Jordan a été choisi pour ce rôle dans le reboot de la franchise, c’est parce que le film « voulait faire dans le politiquement correct » (NouvelObs).
Il s’agit donc d’un choix artificiel puisqu’il n’aurait jamais été choisi s’il n’avait pas été noir. Le reboot de ce film a également eu droit à sa polémique notamment à cause de ce choix opéré au niveau du casting, c’est donc en parti pour cela que le film s’est totalement planté. En revanche, nous pouvons nous demander pourquoi cet acteur, ayant joué le rôle-titre dans Creed : l’héritage de Rocky Balboa n’a eu aucune nomination tandis que Sylvester Stallone, ayant seulement un second rôle dans ce même film, ai été nommé.
La différence entre le cinéma et la télévision est flagrante dans la mesure où les acteurs noirs sont beaucoup plus présents dans les séries TV que dans les films. Idriss Elba, par exemple, joue le rôle de Luther dans la série du même nom (série britannique) tandis que nous le voyons très peu au cinéma (rôle secondaire dans Thor et Thor : The Dark World). Le monde télévisée offre des perspectives beaucoup plus intéressantes que celles du septième art, car les rôles que peuvent obtenir les acteurs afro-américains ne sont pas dû à leurs couleurs de peau mais à leurs talents. D’ailleurs, beaucoup d’acteurs noirs dans les séries obtiennent des rôles importants tel que Lawrence Fishburne dans Les Experts ou le rappeur LL Cool J dans NCIS : Los Angeles, et sont régulièrement nommés dans les compétitions. En titre de comparaison, il est intéressant d’expliquer que le cas Fishburne est semblable à celui de Michael B. Jordan. Effectivement, Jordan a joué dans un film de super-héros, dans le rôle d’un personnage qui, à l’origine est blanc. Il en est de même pour Fishburne, jouant le rôle du rédacteur-en-chef Perry White dans Man Of Steel (sorti en 2013) et Batman vs Superman : Dawn of Justice (sorti en 2016) alors qu’à l’origine, ce personnage n’est pas non plus noir. Ainsi donc, on remarque que dans les séries, comme Les Experts, il obtient ses rôles par son talent tandis qu’au cinéma, il s’agit encore une fois de faire dans le politiquement correct. La télévision est en avance sur le cinéma.

Conclusion 


Différents types de discours d’ordre sociétales et culturelles ce sont manifestés lors des Oscars de plusieurs façons. Tout d’abord, le discours racial anti-noir n’a fait qu’accentué le discours racial anti-blanc puisqu’à force d’accorder trop d’importance aux nominations et aux victoires d’acteurs afro-américains, celui d’un acteur blanc paraît moins important et est moins mis en évidence. C’est surtout Charlotte Rampling qui a fait resurgir ce type de discours. Après tout, certains acteurs blancs sont tout aussi talentueux que d’autres acteurs afro-américains, et tout comme ces derniers, ces mêmes acteurs blancs n’ont jamais rien remporté (j'ai cité Clint Eastwood, Brad Pitt et Robert Redford). En outre, l’accusation de racisme qu’a eu Hollywood a fait réagir beaucoup d’acteurs (y compris blancs), décidant de boycotter la cérémonie des Oscars dans l’objectif de faire bouger les choses, de créer de nouvelles opportunités. Ainsi, on se rend compte que le discours racial anti-noir est un discours qui s’étend au-delà du cinéma et qui fait partie intégrante de l’histoire des Etats-Unis. Le mouvement de boycott a fait énormément parlé de lui, dans une époque où nous sommes tous connectés (grâce aux smartphones, tablettes, ordinateurs), la meilleure façon de faire bouger les choses est de passer par les réseaux sociaux, ce qui a été le cas notamment avec l’hashtag #OscarsSoWhite.
Plus on étudie la question, plus on remarque que la question de racisme est fondée puisqu’à notre époque, encore, certains acteurs obtiennent leurs rôles par rapport à leur couleur et non pas par leur talent (le cas Michael B. Jordan), contrairement au monde de la télévision. Hollywood offre plusieurs opportunités à ces acteurs noirs simplement pour montrer que l’accusation n’a pas lieu d’être, mais en agissant de la sorte la polémique s’enflamme davantage car les acteurs noirs jouent souvent des rôles caricaturaux (celui qui meurt en premier dans les films, celui qui joue le rôle du gangster, de l’esclave, du mal aimé…), et lorsque ce n’est pas le cas, ils sont nommés dans le rôle d’un personnage qui, à l’origine est blanc, ce qui exprime une volonté de créer des quotas, chose à laquelle Charlotte Rampling s’oppose totalement.
Ainsi, je me permet également d'évoquer la rumeur selon laquelle le prochain James Bond, après Daniel Craig, serait incarné par Idriss Elba. Son talent n’est absolument pas remis en cause, loin de là, mais James Bond est un personnage qui est censé être blanc, voir un acteur noir l’interpréter pourrait gêner. De la même façon, si le personnage de Black Panther (héros Marvel qui est notamment apparu dans le dernier Captain America) qui est noir était joué par un blanc, la polémique serait exactement la même que pour Les 4 Fantastiques (version 2015) ainsi que pour Spider-Man : Homecoming avec Mary-Jane qui serait interprétée par une actrice noire. Il ne s’agit pas là en soit de propos raciste, mais ce type de choix et le fait de vouloir être dans le politiquement correcte n’a fait qu’accroître ce type de discours racistes. Finalement, cette polémique et ces discours-là ne sortent pas de nulle part et ne datent pas d’aujourd’hui, il s’agit en réalité d’une accumulation des choix opérés par Hollywood et du fait que les membres de l’Académie soit essentiellement blanc, là encore il y a un manque de diversité. Les Oscars n’y sont pas pour grand-chose, mais il s’agit d’un événement très médiatisé, et c’est à travers lui que tous les reproches sont pointés du doigt. Plutôt que de critiquer directement Hollywood, ce sont aux Oscars que se sont manifestés ces discours afin que l’impact soit beaucoup plus important (le mouvement de boycott en est d’ailleurs la preuve). Comme l’explique Johan Chiaramonte, rédacteur en chef du magazine Rockyrama sur le site Onlike : "Les Oscars ne sont évidemment pas racistes […] Le mal est bien plus profond et ancré dans l’histoire même des USA. Je ne vais pas refaire l’histoire mais il semble que le problème est bien antérieur à l’arrivée du cinéma sur le sol américain"le cinéma serait donc le reflet des problèmes majeurs dans cette notamment ceux de l’intégration et de la reconnaissance. Pour revenir, sur le fait que les discours passent par Hollywood avant d’atteindre les Oscars, cela est tout à fait normal car la production du cinéma Américain est entre les mains d’Hollywood.  Mais ces discours devraient plutôt avoir des conjectures et se focaliser sur Hollywood qui devrait être indexé car il est en partie coupable de ce manque de représentativité, disons qu’il est lui aussi victime du problème d’intégration et d’acception ancré dans la société.
Comment se font manifester ces types de discours ? Par le biais de la société, puisque le racisme est beaucoup plus présent qu’on ne le pense, par le biais d’un mouvement de boycott très impactant, par le biais des tensions raciales favorisant les nominations et victoires d’acteurs afro-américains alors que ceux-ci devraient pas être autant célébrés (comme cela est le cas pour les victoires et nominations des acteurs blancs) et donc la mise en évidence qu’il y a un souci d’égalité. Et enfin, par l’intermédiaire des choix maladroits commis par Hollywood en voulant faire dans le politiquement correct. De ces propos surgit une polémique : Hollywood serait-il le véritable coupable du racisme aux Oscars ?

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Alex