Note : 4,75/5
Dans la famille du Marvel
Cinematic Universe je demande le plus jeune fils ! Cela ne vous aura pas échappé, l’incroyable
Black Panther réalisé par Ryan Coogler (déjà derrière la caméra de Creed :
l’héritage de Rocky Balboa) constitue le 18ème long-métrage du MCU
après 10 ans d’existence (ce dixième anniversaire va être marqué par l’arrivée
d’Infinity War sur nos écrans le mois prochain).
Initié par Iron Man de Jon
Favreau en 2008, le Marvel Cinematic Universe n’a cessé – années après années –
de nous faire rêver, de nous faire rire mais aussi de nous décevoir – à notre
plus grand regret. Car si cela a pu être jubilatoire pour les fans – tels que moi
– de voir nos héros préférés transposés sur grand écran, cette expérience n’a pas
toujours été une partie de plaisir. La qualité de certains opus étant tellement
grande que les suivants ne sont pas forcément parvenus à faire mieux. C’est un
peu le problème des suites, et ce n’est pas spécifiques qu’aux Marvel (fort
heureusement).
Si vous êtes un temps soit peu
connaisseurs de l’Univers Cinématographique Marvel, vous devez savoir que ce dernier
a été divisé en plusieurs « phases ». La première commençait avec
Iron Man et s’est achevée avec Avengers, la deuxième a débutée avec Iron Man 3
et s’est terminée avec Ant-Man (ne me demandez pas pourquoi, actuellement je n’en
ai toujours pas compris la raison). Quant à la troisième, c’est avec l’incommensurable
Captain America : Civil War qu’elle a démarrée. Avengers 4 marquera la fin
de cette Phase.
Autant vous dire que nous sommes donc en plein dedans ! Si la Phase 1 était une réussite totale, la
deuxième a été décevante (hormis pour Captain America : The Winter
Soldier et Iron Man 3, pour ma part du moins). En revanche, la Phase 3 est celle
des surprises. Elle nous a en effet servi le somptueux Doctor Strange et le
très fun Thor : Ragnarok. Que vaut donc ce Black Panther, dans une ère où
les films de super-héros parviennent difficilement à se démarquer les uns des
autres ?
Les derniers Marvel (de Marvel
Studios, je tiens à le préciser) étaient proches de la comédie. Cela a été le
cas avec Les Gardiens de la Galaxie Vol.2, Spider-Man : Homecoming et Thor :
Ragnarok. C’est un genre qui correspondait parfaitement à ces films. Cependant,
nous avions toutes les raisons d’avoir peur pour ce Black Panther car au vu de
la personnalité de ce personnage – découvert dans Civil War –, il paraissait
difficile de l’imaginer dans un univers régi par l’humour. Soyez rassurés, ce n’est
pas le cas !
Un Marvel révolutionnaire
Je ne vous cache pas qu’avant d’aller
voir ce film (et vu la critique qui arrive tardivement, vous vous doutez que je
ne l’ai pas visionné dès sa sortie), lorsque j’ai vu qu’il faisait fureur au
box-office, je pensais évidemment que cela était dû au fait qu’il s’agisse du
premier véritable film de super-héros mettant en avant non pas seulement un
héros noir, mais tout un peuple et – par conséquent – tout un casting… qui n’est
composé que de deux blancs : Martin Freeman (l’agent Ross, déjà aperçu
dans Civil War) et Andy Serkis (Klaw, aperçu dans Avengers : l’ère d’Ultron).
Etant donné que Get Out – proposant un scénario dès plus original – a également
cartonné grâce (mais pas que) à son acteur principal, j’imaginais qu’il en était
de même pour ce film (de la même façon que Wonder Woman doit une grande partie
de son succès à la mise en valeur de la gente féminine).
Alors, évidemment, je ne me suis
pas totalement trompé mais si Black Panther fait un malheur au box-office c’est
surtout par son originalité scénaristique, visuelle et sa prise de risque par
rapport à ces prédécesseurs. Marvel a enfin compris qu’il fallait sortir de sa
zone de confort pour nous proposer une œuvre qualitativement bonne !
Personnellement, en visionnant ce film je suis retourné 10 ans en arrière quand
je découvrais Iron Man. Ce long-métrage offre un nouveau souffle à cette
immense saga. Black Panther est synonyme de renouveau. Stark a été LE héros du
MCU durant une décennie, avec T’Challa, la relève est assurée.
Une œuvre visuellement épatante, un scénario qui sort de l’ordinaire
A l’époque de Thor, la Maison des
Idées avait fait très fort avec Asgard, mais là… Je ne vous dis pas la claque
que l’on se prend dès qu’on arrive au Wakanda (nation africaine
ultra-technologique). Je dirai que ce film est aussi bon que beau. Et ces deux adjectifs sont très importants pour cette production américaine. De mon
côté, j’ai énormément apprécié toute l’introduction. Bien sûr, je ne suis pas
là pour spoiler (la phrase qu’il faut tout le temps préciser pour rassurer les
lecteurs, notez-le si vous voulez faire des critiques comme moi #entraide),
donc je ne vais pas développer davantage. Vous devez seulement savoir que si
vous êtes réfractaire à ce film parce que vous n’avez pas une connaissance
approfondie de ce héros et de son univers alors pas de panique : tout vous
sera expliqué très clairement (et rapide comme l’éclair) en début de film. Donc
ne cherchez pas d’excuses !
Je vous ai un peu vendu le truc plus tôt dans l’article, et je le reprécise pour ceux qui auraient cru avoir
mal lu, le scénario de ce Marvel sort clairement de l’ordinaire. Marvel offre un rafraîchissement total dans cette saga (comment ça quelle saga ? Celle du
MCU imbécile !) qui – avons-le – avait du mal à retomber sur ces deux pattes
malgré le succès flagrants des précédents volets de la firme. Après tout, Thor :
Ragnarok ne doit pas son succès tant à son scénario mais plutôt à son côté
décomplexé qui manquait au personnage dans les deux premiers films lui étant
dédié.
Ici, Ryan Coogler a su mélanger
les ingrédients parfaits pour nous offrir un long-métrage hybride, chevauchant
l’aspect humoristique sans en abuser (c’est important de le dire !!!! Car
l’humour n’est pas aussi poussé que dans les récentes productions Marvel). Evidemment,
ce qui fait le charme de cette œuvre cinématographique est son sous-texte
social fort. Black Panther est fondamentalement une allégorie de la question
noire, tout comme les X-MEN portaient en eux un sous-texte défendant la communauté homosexuelle, mais le film n’oublie pas non plus d’aborder des thématiques plus universelles et plus accessibles, comme le clanisme, la filiation ou encore le poids de l’héritage (élément
primordial ici), pour ne pas perdre complètement les autres spectateurs.
Certains ont peut-être trouvé que
l’intrigue était prévisible, personnellement je n’ai pas du tout pensé cela. Bien
entendu, ce film reste un Marvel et certains aspects le certifie. Toujours
est-il que l’intrigue n’en reste pas moins très différente des autres
long-métrages consacrés aux super-héros. Pour le coup, le scénario est
entièrement lié à la politique (ce qu’avait commencé à faire Captain America :
The Winter Soldier d’ailleurs). Il s’agit d’une lutte de pouvoir pour un pays
qui se déroule sous nos yeux. Ni plus, ni moins. Et avant d’en arriver là, notre héros – T’Challa
– va devoir prouver sa légitimité sur le trône, ô combien convoité. Pour cela,
il fera face à Ulysse Klaw, Killmonger et M’Baku tout en essayant de respecter
(au mieux) la tradition wakandaise.
Si ce long-métrage est à ce point
révolutionnaire, c’est bien parce qu’il est le premier film de l’écurie Marvel consacré
à un héros africain avec un casting à 99% afro-américain sous la coupe d’un
réalisateur lui-même afro-américain. Dès lors, le film fait voler en éclats l’un
des « théorèmes de Hollywood » qui avait établi une règle
(non-écrite) depuis longtemps que les films dont les vedettes sont noires ne
fonctionnaient pas au box-office. En plus des héroïnes, Black Panther rend un
très bel hommage aux cultures africaine dans l’Amérique de Trump au travers du
Black Lives Matter (NDLR : un mouvement qui milite contre les violences et
le racisme) et le #MeToo (pour les victimes de violences sexuelles).
Des thématiques non-exploitées jusqu’à maintenant
Pour la première fois à l’écran,
Marvel parvient à réunir les aspects sociétales, politiques, identitaires… Le
tout mixé avec le côté super-héros. Dites bye bye aux invasions extra-terrestres
(vue dans Avengers), les demi-dieux… Ici il sera question du racisme, de la
colonisation et des violences contre les afro-américains. Ces trois thématiques,
aussi importantes soient-elles, sont abordés par l’intermédiaire de Killmonger
(incarné par Michael B. Jordan), personnage qui a grandi aux Etats-Unis, loin
du royaume caché (et protégé) du Wakanda. Tout n’est pas parfait avec ce personnage.
Killmonger aurait, en effet, mérité d’être approfondi davantage. A noter que c'est un souci récurrent
chez Marvel : le traitement des antagonistes. Pourtant, celui-ci possède
sans doute les motivations les plus humaines et compréhensibles possible. Son
objectif n’est pas de dominer le monde comme cela a pu être le cas avec Loki. En outre, le
cinéaste n’a pas souhaité prendre le même chemin que la série Black Lightning
(diffusée sur Netflix) où l’on voit le héros maltraité notamment à cause de sa
couleur de peau. Coogler en donne simplement l’image au public par le biais du
discours de Killmonger. Bien que cet antagoniste méritait plus d’approfondissement,
l’intention de Coogler est louable. D’autant plus qu’il a réussi à changer les
codes en agissant de la sorte.
A l’heure où j’écris ces lignes,
l’adaptation cinématographique des aventures du premier super-héros noir
continue de pulvériser tous les records, confortablement installé à la première
place du box-office. Il est – à ce jour – le deuxième plus grand succès de Marvel
en se plaçant juste derrière Avengers. Si ce long-métrage parvient à surpasser
le film de Joss Whedon (il y a de grandes chances pour que cela arrive), Black
Panther pourrait continuer sa course et espérer battre Jurassic World ou encore
– voyons les choses en grand – Titanic.
Sans nul doute que ce film
marquera l’histoire (une grande fierté pour un film de super-héros). Black
Panther est la preuve que les choses évoluent et ce, dans une Amérique où le
racisme prédomine. Un héros noir qui conquis la planète, un roi wakandais qui
devient celui d’Hollywood.
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Alex
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