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dimanche 28 mai 2017

"The Big Bang Theory" a droit à son premier spin-off : "Young Sheldon"


Pensé à l'origine comme un simple "faire-valoir" au personnage de Léonard dans la sitcom The Big Bang Theory, Sheldon Cooper - merveilleusement interprété par Jim Parsons - a très rapidement volé la vedette à tous les autres personnages pour en devenir le protagoniste phare de la série. CBS, sentant qu'il y avait un filon à exploiter, a décidé de surfer au maximum sur l'engouement qu'entraîne Mr. Bazinga en lui consacrant sa propre série dans laquelle nous découvrirons l'enfance de ce prodige.


The Big Bang Theory suscite un véritable engorgement auprès des spectateurs (14 millions en moyenne à chaque diffusion, aux USA) dès les débuts de sa diffusion sur CBS. Très vite, le personnage de Sheldon, un jeune physicien - à la fois irritable et irritant (et pourtant tellement apprécié) - se détache du reste du lot, et contribue aujourd'hui au succès phénoménal de la série.
Evidemment, le titre de ce spin-off est assez révélateur et ne trompe personne. Nous suivrons l'enfance du personnage starYoung Sheldon se concentrera sur l'enfance de l'apprenti physicien alors qu'il n'a que 9 ans et prendra place au Texas à la fin des années 80.
Cette série dérivée verra le jour à la même période où la onzième saison de The Big Bang Theory sera diffusée : à la rentrée.  La série se concentrera donc sur la famille du cultissime génie en jouant - bien sûr - sur le décalage de ce dernier. Après tout, si vous connaissez Sheldon, vous voyez très bien de quoi je parle. 

Le rôle titre a été confié à Ian Armitage. Ce jeune acteur aura donc la lourde tâche d'interpréter l'indétrônable scientifique.
Mais que les fans se rassurent : Jim Parsons sera également de la partie. Producteur au côté de Chuck Lorre (qui produit déjà TBBT)il sera aussi la "voix" de Sheldon version adulte, à l'instar du narrateur vocal de Ted Mosby dans How I Met Your Mother

CBS a d'ores et déjà diffusé la première bande-annonce (coupée en plusieurs parties, voici la première. Les autres sont à retrouvées à la suite de celle-ci) :

Personnellement, je ne suis pas vraiment convaincu pour le moment. En regardant la bande-annonce, tout semble bancal. L'acteur qui incarne Sheldon version "kid" semble également un peu perdu, ne sachant pas trop quoi faire. Du coup, pour l'instant j'ai plus l'impression que Young Sheldon se résume à : "je suis un geek intelligent et sarcastique, c'est trop drôle". Là où le Sheldon de The Big Bang Theory est une réussite totale, c'est que le comique résulte de son entourage et de son amitié avec les autres de la bande. Et il ne faut pas non plus oublier que l'admiration créée autour de ce personnage découle de son interprète. N'est pas Jim Parsons qui veut.

Malgré tout, je reste confiant car la volonté de ce prequel est peut-être de nous plonger dans un autre contexte que celui de la sitcom. Et c'est cela qui peut paraître déstabilisant au premier abord. Je pense que la finalité est de faire de Sheldon un être attachant et non pas un comique de service, comme dans la série mère. Il est clair que la bande-annonce ne fait absolument pas rêver, mais il y a quand même un début d'univers qui semble assez riche pour en faire une histoire déclinable. D'autant plus que Young Sheldon ne s'adresse pas forcément - ou pas seulement - au même public que The Big Bang TheoryNous situer dans la toute fin des années 80 permet aussi d'exploiter un univers temporel qui parle aux 30-40 ans et qui n'a pas beaucoup d'équivalent à la télévision. Du moins, à ma connaissance.
Young Sheldon est l'un des grands espoirs de CBS pour la rentrée prochaine. Cette nouvelle série est censée permettre à la chaîne de continuer à exploiter le filon dans un contexte où la série mère approche de sa fin

C'est un très gros risque, notamment parce que ce spin-off pourrait subir le même destin que la série Joey, elle-même spin-off de Friends.

En tant que fan absolu de The Big Bang Theory et de Sheldon, je reste dubitatif et j'attends de voir avant de me prononcer définitivement. Pour le moment, je dirai qu'il y a du bon comme du mauvais à concentrer une série sur un personnage en particulier. Jim Parsons place la barre très haute et son successeur, Ian Armitage devra être à la hauteur. 
Néanmoins, je ne prédis pas l'échec de la série dans la mesure où sTBBT est une sitcom humoristique, Young Sheldon semble être une série qui peut paraître biographique concernant certains troubles. De ce point de vue, je ne pense pas qu'on puisse parler de réelle comédie mais d'une série de fiction avec quelques moments drôlesOn est certainement sur une série qui va plus lorgner du côté de Malcolm ou de The Middle, avec du bon sentiment facile et probablement une morale en voix off à la fin de chaque épisode.

Et vous, que pensez-vous de ce futur spin-off ?

PS : Mon article sur The Big Bang Theory est à retrouver : >> ICI << 


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Alex 

jeudi 25 mai 2017

Le cinéma US est-il voué à l'implosion ?


Le cinéma est un artbien avant d'être un outil commercial comme cela est le cas aujourd'hui. Jean-François Nadeau dans Le devoir : un siècle québécois affirme que le cinéma n’est pas mauvais en soi, qu’il est un outil neutre qui peut servir pour le bien que si on éduque le spectateur. Et c’est en effet ce à quoi le cinéma devrait servir en premier lieu, tout comme la lecture, la peinture et tout autre type d’art.
Pour rappel, Hollywood - à la base - est un quartier du nord-ouest de Los Angeles. Quartier réputé pour ses studios de cinéma ainsi que pour les résidences d'un certain nombre de célébrités. Aujourd'hui, Hollywood est considéré comme la capitale mondiale du septième art.

Bien avant les années 2000, le cinéma Hollywoodien domine déjà les pays de l'Union Européenne, sous déferlante américaine. Ce raz-de-marée s'accroît davantage avec l'avènement des films de super-héros, parus au début du siècle.  En effet, Century Fox lance le premier film de super-héros Marvel, les X-MEN, et ce fut un véritable succès au box-office. Malgré tout, Hollywood n’est pas encore totalement convaincu et attend qu’une autre licence de super-héros soit adaptée sur grand écran avant de se prononcer sur la rentabilité ou non de ces projets. Peu de temps après, en vue du succès des X-MENSony décida de lancer l’adaptation de Spider-Man qui parvient à attirer 820 millions de dollars dans sa toile. C’est donc à partir de ce moment-là que Hollywood comprit que les films de super-héros pouvaient être fructueux. Les films de super-héros s’enchaînèrent avec les suites successives des deux franchises (X-MEN et Spider-Man). Ces films deviennent les plus lucratifs du marché, réalisant les plus grands nombres d’entrées et c’est pour cette raison que Disney racheta Marvel Studios en 2009. Par la suite, ils ont adapté différents projets tels que Iron-ManCaptain America et plusieurs autres super-héros de cette même écurie dans le but de tous les réunir dans un seul et même long-métrage qui voit le jour en 2012 : AvengersEt le succès de ce film fut sans précédent, réalisant le troisième gros démarrage de tous les temps, derrière Titanic et Avatar.

À présent, les studios comptent énormément sur ce type de blockbusters, ces derniers parvenant sans grande difficulté à se hisser en tête des box-offices chaque année, et aujourd'hui encore. Pour donner quelques exemples, il suffit de voir qu'en 2012, le box-office américain atteint les 10,8 milliards de dollars de recette, ce qui représente 6 % de plus que l'année précédente. 

On se rend alors compte que le cinéma US est une entreprise puissante et structurée. En effet, c'est avec la part très importante que représente le marketing qu'il a pu s'imposer dans le monde entier. Il n'y a qu'à voir avec les gros événements organisés aux Etats-Unis (comme le Super-Bowl) dans lesquels les gros studios tels que Universal - entre autres - profitent pour dévoiler les bandes-annonces des plus gros blockbusters attendus dans l'année ; la diffusion d'une simple bande-annonce durant cet événement précis crée une énorme déferlante autour du web. C'est dire combien le rayonnement de sa force commerciale permet de l'intégrer à la mondialisation, notamment par ses méthodes de production. Tout cela parvient à rendre le cinéma américain hégémonique dans le paysage culturel mondial. 
Le cinéma hollywoodien prône clairement la mondialisation, notamment avec certains films, comme par exemple Le tour du monde en 80 jours datant de 2003 (d’après le roman de Jules Vernes), ou encore Blood Diamant de 2006traitant de l’exploitation et le trafic du diamant en Sierra Leone. 

Il faut également savoir que depuis ses débuts, le cinéma Hollywoodien a une logique commerciale qui est inscrite comme une contrainte mais également comme un objectif. C'est-à-dire que la promotion va parfois être plus importante à mettre en place et à être diffusée que le film en lui-même, peu importe sa qualité.
Les Etats-Unis parviennent à faire des films très vite considérés comme des objets de rêve et de fascination à l'égard du public. Dès lors, cet industrie cinématographique est très vite partie à la conquête de son public, d'abord sur le territoire américain mais par la suite sans qu'aucune frontière ne viennent plus limiter ses ambitions.  Finalement, pour que leurs films soient vus par un maximum de personnes, ils optent essentiellement pour des films tout publics, ce qui comme son nom l'indique - attire tout type de public. 
La stratégie est intelligente : de cette façon, les studios ne prennent plus tellement de risque de peur d'échouer. L'argent rapporté est le seul élément - ou du moins, l'élément principal - qui intéresse réellement l'industrie. Ceci explique pourquoi elle produit de plus en plus de suite : Hollywood part du principe que si un film cartonne au box-office, il suffit de faire des suites reprenant la même recette, et c'est le carton assuré. Pourtant, le succès des suites n'est pas garanti, mais il est plus susceptible d'être présent. Le risque d'échouer est donc moins conséquent ce qui permet aux banques d'investir. Chose qu'elles ne feront peut-être pas lorsqu'il s'agit de produire une nouveauté.



Il est clair que le cinéma américain jouit d'un succès mondial, nous ne pouvons nier le contraire. Il n'a d'égal que la critique dont il fait l'objet. Cependant, bien que le public soit assez friand de ses blockbusters, les critiques, quant à elles, aspirent à un cinéma plus diversifié et proche de sa culture. Le cinéma est devenu la forme d’art la plus répandue, à partir du XXème siècle. En effet, cet art rassemble toutes les classes sociales, toutes les nationalités et tous les âges. Mais n'oublions pas non plus que le cinéma est également une industrie. Et c’est dans cette optique-là qu’ira Hollywood. Dès son ascension, le cinéma US a inscrit une logique commerciale dans ces productions. Néanmoins, cette logique commerciale va porter préjudice à l'industrie Hollywoodienne dans la mesure où l’on recense 61,4% d’entrée en 2011 pour les films américains très grands publics occupant le box-office contre 68,5% en 2010 et ce, alors que la part du marché ne cessait d'augmenter depuis 2007
On constate par ailleurs que la part de marché des films américains recule au profit de films produits en Europe, ce qui est une grande première pour le continent. J'ai parlé plus haut de la solution de facilité choisi par les studios d'Hollywood, et pour cause, d'après Steven Spielberg, accompagné par le père de la saga Star Wars - Georges Lucas - les films vont devenir une niche : « Tout ce qui les motive, c'est l'argent » affirme Spielberg, en parlant des studios « Mais une telle attitude ne peut pas marcher indéfiniment. Plus ils se focalisent sur le profit, plus les gens s'en lassent. Et le moment venu, ils ne sauront pas comment sortir de l'impasse. » 

En fin de compte, si Hollywood est parvenu à s'imposer un peu avant les années 2000 grâce à de gros succès commerciaux tels que Star WarsRetour Vers le Futur ou encore Indiana Jonesc'est avec l’avènement des premiers films de l'écurie Marvel qu'il parvient à se hisser en tête d'affiche dans le monde entier. C'est à partir de ce moment-là, maintenant que les studios sont à leurs apogées, qu'ils ont pris peur de retomber aussi vite qu'ils ont eu du succès et c'est pourquoi ils n'eurent pas d'autres choix que de recycler la même recette aux spectateurs et d'autant plus aujourd'hui, avec les suites, les remakes (La Momie) et les reboot (la saga Spider-Man), accordant davantage d'importance au profit plutôt qu'à la qualité. Nous en avons d'ailleurs l'exemple avec des franchises telles que Transformers ou même Fast & Furious, qui ne cessent d'avoir des suites dans la perspective de rapporter plus d'argent que l'opus précédent. Pourtant, malgré les succès encore incontestables d'Hollywood, cela finira bien par s'arrêter. Faire ces choix-là leur ont permis de gagner encore quelques années de réussite, rien de plus. 

Je vais réutiliser les arguments du cinéaste Steven Spielberg qui prédit l’implosion de l’industrie du cinéma américain. En effet, pour lui la seule motivation d’Hollywood est l’argent. Le profit passerait donc bien avant la qualité. Ce n'est plus une constatation, c'est un fait. Le cinéaste met en avant la peur d’Hollywood de produire de nouveaux films plutôt que de commander des suites, des reboot ou encore des remakes. D'autre part, Spielberg explique également que les studios n’hésitent pas à engager 250 millions de dollars sur un seul et même projet au lieu de produire plusieurs petits films d’auteur originaux et personnels. Mais bien évidemment, ce qui intéresse les studios c’est le succès. À leur sens, un blockbuster a beaucoup plus de chance de se hisser en tête du box-office plutôt qu’un film d’auteur sans grand budget. Après tout, qui pourrait les contredire ?
 Ainsi donc, Steven Spielberg parle d’un danger imminent qui guette Hollywood : celui de ne plus prendre aucun risque. Selon ses dires, c’est cette non prise du risque qui fera que les blockbusters aux budgets énormes se crasheront littéralement au box-office car, « le modèle que l’on a aujourd’hui va changer ». 

Il peut être intéressant de voir que Lucas et Spielberg critiquent ce système alors qu'ils ont contribué à son émergence en mettant fin au Nouvel Hollywood dans les années 70-80. N'oubliez pas que Les Dents de la Mer est considéré comme étant le premier blockbuster. La différence entre avant et maintenant, c'est qu'à l'époque, les budgets étaient plus faibles ce qui permettait aux réalisateurs d'avoir une certaine liberté sur leurs œuvres. 

Pour ma part, je dirai même que le danger dont parle le cinéaste est d'ores et déjà en train de se produire : les spectateurs commencent à en avoir marre des suites (aux scénarios parfois douteux), des remakes et consort. Le fait est que nous avons l'impression de toujours retrouver les mêmes films à l'écran, mais revu sous un nouvel angle, avec un autre casting. Bien sûr, le succès est toujours au rendez-vous pour le moment, car le public le réclame. Mais il faut noter que les demandeurs se font - petit à petit - moins nombreux. Ils commencent à s'en lasser. L'originalité et l'authenticité manquent cruellement aux productions américaines.
Finalement, l'implosion n'est plus qu'une simple hypothèse. Elle est sur le point de se produire. Ce n'est qu'une question de temps. Comme dit le dicton : « tout ce qui monte est voué à redescendre ».

La seule manière pour eux de ne pas imploser serait d'adopter une nouvelle stratégie. Leur phobie de faire faillite les empêche d'innover et de prendre des risques. Nous ne leur demandons pas ne plus s'intéresser aux profits, car c'est le but premier de n'importe quelle entreprise. Ce que nous leur demandons, c'est de changer leur façon de faire
Sauront-ils prendre conscience du danger qui les guette ou se laisseront-ils effondrer ?

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Alex 

jeudi 18 mai 2017

Critique #21 - Get Out [AVEC SPOILERS]



Note : 4,9/5
Salut la Ciné-News Communauty ! Cette nouvelle critique marque le grand retour de Ciné-News après une petite période d’inactivité.
« Ce n’est pas parce que vous êtes invité, que vous êtes le bienvenu ». Non, il ne s’agit pas du nouveau slogan de Marine Le Pen mais celui du film Get Out, dont vous avez certainement entendu parler. Ce thriller horrifique américain écrit, coproduit et réalisé par Jordan Peele a fait l’effet d’une bombe ces dernières semaines. A tort ou à raison, ce film est victime d’un succès incroyable. Souvent, les films ayant un énorme succès sont surcotés et j’avais peur que ce soit le cas ici. Je vous rassure, Get Out mérite amplement sa réussite. Comme cela est indiqué dans le titre, l’article comportera quelques spoilers.

« Couple mixte, Chris et sa petite amie Rose  filent le parfait amour. Le moment est donc venu de rencontrer la belle famille, Missy et Dean lors d’un week-end sur leur domaine dans le nord de l’État. Chris commence par penser que l’atmosphère tendue est liée à leur différence de couleur de peau, mais très vite une série d’incidents de plus en plus inquiétants lui permet de découvrir l’inimaginable. »




Je préfère vous prévenir tout de suite, je ne suis pas un fervent admirateur de films d’horreur. Mais j’ai été vraiment attiré par celui-ci de par l’histoire qui s’en dégage. Le but n’est pas de faire peur pour faire peur. L’angoisse a une place qui lui est légitime. Le métrage a besoin de ce registre. Le côté horreur n’a pas été ajouté pour le plaisir, il est nécessaire.
Après avoir visionné Get Out, ce qui m’a immédiatement interpellé (même si la bande-annonce présageait cela) c’est qu’il s’agit là du premier film d’horreur ayant pour thème le racisme. Je n’ai pas vu beaucoup de film du genre mais j’ai beau réfléchir, il ne me semble pas avoir entendu parler de film horrifique centré sur le racisme avant la sortie de celui-ci.
Je reviendrai dessus plus tard, mais il n’est pas uniquement question de racisme dans ce long-métrage. C’est plus complexe que ça.

Ce thriller joue avec les codes du film d’horreur tout en les revisitant, en les réactualisant. Cela permet à cette production américaine de briser les stéréotypes. Tenez, un exemple tout bête : dans la plupart des films d’horreur, le black meurt dès le début. Ce n’est pas le cas ici. Un autre sort est réservé aux noirs dans l’intrigue.
Autre exemple, dans les films du genre, l’arrivée des flics à la fin a pour but de rassurer le spectateur. Eh bien je vous jure – et je ne vous mens pas – qu’ici, l’arrivée de la voiture de flic à la fin nous fait flipper. Après tout ce que le héros a traversé, on voit cette voiture arriver et on s’attend au pire… Pourquoi l’arrivée des flics ne nous rassure pas ? À cause de l’ambiance installée depuis le début du long-métrage dans laquelle les blancs sont vraiment "bizarres".  D’autre part, Get Out possède beaucoup de références à l’époque de l’esclavagisme (la scène la plus marquante est celle du Bingo), de manière subtile et choquante à la fois. Du coup, avec tout ce qui s’est déroulé aux Etats-Unis ces dernières années, notamment avec les policiers qui ont tirés sur des noirs sans raisons, on s’attend justement à une référence du genre à la fin avec l’arrivée de cette fameuse voiture.

Regarder Get Out vous demande 100% de votre attention. Les moindres détails sont importants, même ceux qui nous paraissent anodins. C’est pourquoi je pense que ce film doit être au moins visionné deux fois afin de faire attention à tout ce qui est dit. De ce côté-là donc, les répliques sont absolument bien écrites. Les dialoguistes ont fait un boulot qui frôle l’excellence.

Les acteurs tient, parlons-en ! Ils sont tous géniaux !!! Franchement, c’est un sans-faute. Mention spéciale pour l’interprète de Chris – Daniel Kaluuya –  qui joue également le personnage principal du deuxième épisode de la première saison de Black Mirror – où je l’avais déjà trouvé excellent. Cet acteur est très expressif, il parvient à nous faire ressentir le malaise que ressent son personnage. Personnellement, j’ai beau être blanc, tout au long du film j’ai été aussi mal à l’aise que lui – entouré de gens appartenant à une classe sociale qui ne nous appartient pas. Je reste donc convaincu que l’un des objectifs de Get Out est la prise de conscience à travers la mise en situation. Je pense que ça nous est tous arrivé d’être avec un ami black et de lui faire des réflexions concernant sa couleur de peau, juste pour plaisanter. Si lui ne le montre pas forcément, cette remarque peut le toucher, mais nous ne le saurions pas. Dans cette fiction, on comprend qu’une simple remarque peut faire du mal en ressentant la contrariété de Chris. Bon, dans le film les réflexions qui sont faites à son égard ont un but précis ; on est dans un contexte bien particulier mais qu’importe, le ressenti reste le même.

Le travail opéré sur le communautarisme est la plus grosse réussite du film. Chris doute sur la famille de Rose, et à sa place il en serait de même pour nous. Mais si vous regardez bien, concernant les noirs il n’a pas tellement de craintes – du moins, au début. Je pense par exemple à la première soirée qu’il passe chez les parents de Rose lorsqu’il sort dehors pour fumer une cigarette. Soudainement, il voit le jardinier courir à toute vitesse vers lui (NDLR : l'image à droite). Sur le coup, Chris est surpris mais pas plus que ça. A cet instant il doit se dire « il est noir, donc je ne crains rien ». Vous comme moi savez qu’il ne faut pas se fier aux apparences… Surtout dans cette production américaine. Idem durant la petite fête organisée, quand Chris se sent rassuré par la simple présence d’un autre homme de couleur. Ce n’est qu’auprès d’eux que le protagoniste principal se sent (presque) à l’aise. Le communautaire à une place vraiment importante au sein de l’intrigue, et c’est assurément bien travaillé.

Sur l’aspect technique, j’ai été épaté par les plans qui sont maîtrisés, originaux et angoissants. Si si, je vous assure. Au moment où j’écris ces lignes, le plan qui me vient immédiatement en tête est celui où Chris et sa copine – Rose Armitage – arrivent chez les parents de cette dernière. Quand Chris rencontre les parents de sa copine devant la maison, la caméra est assez proche d’eux au départ, puis au fur et à mesure elle recule. Nous observons donc cette scène de loin. La caméra s’arrête de reculer au moment où le jardinier – qui lui aussi est noir – apparaît dans le plan. Le jardinier observe d’ailleurs les salutations entre les protagonistes. Je crois que ce plan m’a vraiment marqué parce que l’on sent dès lors que quelque chose ne va pas. Ce n’est pas anodin comme façon de tourner. En général quand nous voyons des gens faire connaissance, la caméra est proche d’eux, pour que le spectateur se sente proche lui aussi alors qu’ici c’est l’inverse. Et c’est assez flippant je dois dire.


Au début le film joue beaucoup sur les jumpscare pour faire sursauter le spectateur, mais au fur et à mesure, l’angoisse prend le dessus. La musique s’appuie beaucoup sur l’horreur. Elle m’a clairement foutu le trac, je vous promets. Les musiques sont très belles, rien à dire dessus. Mais elles sont très stressantes. Elle nous plonge totalement dans l’ambiance voulue par le réalisateur. En cela, la mission est divinement réussie.  Du coup, Get Out est plutôt oppressant comme film. On sait que quelque chose ne tourne pas rond dans cette famille, mais nous ne savons pas quoi. En fait, on vit l’intrigue à travers les yeux de Chris. On est aussi inquiet que lui, et c’est sans doute pour cela que nous nous identifions à ce personnage.
J’ai beaucoup apprécié l’évolution du protagoniste principal. Effectivement, il y a un énorme contraste entre le héros du début qui ne cherche pas à faire d’histoire et le Chris violent de la fin.

Je m’attendais à un film qui faisait vraiment peur, voire même traumatisant, à l’instar des franchises telles que Insidious, Saw ou encore Conjuring, mais Get Out se différencie du genre. L’angoisse et l’horreur sont liés au racisme ainsi qu’à la famille Armitage et leurs mystères. L'angoisse a une visée dénonciatrice, histoire de nous faire ouvrir les yeux. C’est compliqué à expliquer, mais ce qu’il faut retenir c’est que ce n’est pas de l’horreur comme vous avez l’habitude d'en voir. Ce film renoue avec le style même du genre. De toute façon, vous n’êtes pas sans savoir que le genre en lui-même comporte des sous-genres et qu’il existe différents styles d’horreur.
Ce qui m’a totalement surpris, c’est l’humour dissipé un peu partout dans le film. Humour tout bonnement réussi d'ailleurs. À ce propos, j’ai l’intime conviction que l’humour est utilisé pour nous rassurer. A chaque fois que nous allons assister à quelque chose « d’horrifique », ou bien qu’un événement « horrifique » ait eu lieu, nous avons droit à quelques séquences comiques. Le personnage de Rod – le meilleur ami de Chris – apporte la dose d’humour qu’il faut.

Maintenant, revenons à la question du racisme : les noirs sont choisis pour leurs talents. Ici, Chris est choisi pour son talent de photographe. On peut donc se dire que justement, les noirs sont mis en valeurs … Mais non, il s’agit quand même de discrimination. Si ce sont des noirs qui sont sélectionnés, c’est tout simplement parce que le grand père de Rose a perdu contre Jesse Owens aux Jeux Olympiques de Berlin en 1936. C’est de là que vient sa haine des noirs. Néanmoins pour ceux qui « gagnent » les noirs au Bingo, je ne pense pas qu’il s’agisse de racisme. Quand on est raciste – et le cas échéant, si on n’aime pas les noirs – on ne peut supporter l’idée de vivre le reste de sa vie dans le corps d’un noir. Ceux qui « gagnent » ne sont pas raciste, du moins pas que. Personnellement, c’est comme ça que j’ai interprété la chose.

Bon par contre, l’aspect chirurgicale avec les greffes de cerveaux est un peu trop tiré par les cheveux. C’est uniquement pour cette raison que je n’ai pas mis de 5/5 à ce film. Honnêtement, c’est le seul point négatif (et encore, il est vraiment moindre) que j’ai pu trouver au métrage, qui est pour moi réussi en tout point – mis à part ce petit détail.

En bref, Get Out est une véritable perle qui donne à réfléchir. Nous sommes dans une période où l’on veut nous faire croire que le racisme n’est plus aussi présent qu’avant …  Mais ce n'est que de la poudre de Perlimpinpin ! L’hypnose représente ici les médias souhaitant nous faire penser que « tout va bien » alors que – justement – rien ne va. Nous sommes dans une fiction pas si loin du réelle. Un film qui fait redondance avec les dernières actualités, notamment la Présidence Trump et les polémiques sur les policiers racistes. Get Out met en avant ce que tout le monde pense tout bas et nous invite à arrêter de nous voiler la face.

Un film angoissant et oppressant mais tellement réel… Pour ma part, c’est une grosse gifle que je me suis prise. Ainsi, je le conseille à tous, y compris aux non-amateurs du genre. Get Out est tout simplement terrifiant et actuel, je ne pourrais pas mieux le qualifier.

Continuez de me lire et d’aller voir des films. Quant à moi je vous dis à très vite !

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Alex