Note : 4,8/5
Nous y sommes ! Dix ans d’attentes, dix ans de super-héros, dix ans d’attachements, dix ans de bons et loyaux services… Et tout un univers partagé mis en
place pour en arriver à ce film fatidique. Faisant suite à tout ce qu'a
entrepris Marvel depuis la Phase I et teasé depuis plusieurs années, Infinity
War prend le pari d’adapter l'un des arcs les plus importants de l'univers
Marvel. Cette incroyable épopée réunie une multitude de personnages, tous unis
dans le but de venir à bout de l'un des ennemis les puissants jamais vus sur
grand-écran : Thanos.
Il est vrai, nous avons souvent pu
reprocher à Marvel d’agir dans la facilité, de se reposer sur ses lauriers et
de manquer – de temps à autre – d’enjeux majeurs. Après un Avengers : l’ère
d’Ultron moyennement convainquant, la Maison des Idées n’avait pas d’autres choix
que de remettre les pendules à l’heure en nous proposant un produit
exclusivement conçu avec les meilleurs ingrédients comme ils ont si bien su
le faire – en particulier pour de nombreux films de la Phase I et certains de la
Phase III. Maintenant, nous en avons le cœur net : avec ce dix-neuvième opus du Marvel Cinematic Universe, la firme dirigée par Kevin Feige n’est pas
venue pour rigoler ! Nous allons évoquer tout ce qui fait la force de ce
film point par point – à commencer par son antagoniste, le Titan Fou, Thanos.
Thanos : un méchant mélancoliquement puissant
On le sait, les méchants n’ont
pas toujours été le point fort des films Marvel. Si Ryan Coogler est parvenu à
changer les codes du genre en nous livrant un ennemi aux motivations louables
dans Black Panther, aucun opposant aux héros ne nous ont vraiment marqué si ce
n’est Loki (et encore, le demi-frère de Thor a toujours agit pour ses propres
intérêts, difficile donc de le qualifier de simple méchant). Mais ici, les
frères Russo (NDLR : les réalisateurs de cet Avengers) nous ont concocté
un adversaire de taille. Profitant d’une écriture étonnement soignée, de séquences
parfois poignantes et de combats titanesques grâce à des effets spéciaux tout
aussi bons, Thanos rend cohérent la « réunification » des Avengers.
Son traitement, dès plus intéressant, fait de cet ennemi un conquérant tant
rongé par la folie qu’empreint de nostalgie. Il est – indéniablement – le personnage le
plus intéressant d’Infinity War et pour cause, les réalisateurs ont choisi d’en
faire un personnage central à l’intrigue. Faisant directement suite à Thor : Ragnarok,
Infinity War ne perd pas une seule seconde en nous présentant dès les premières
minutes les enjeux de cette guerre cosmique à venir. Thanos, affublé de sa
clique d'exécutants, entend ainsi récupérer les cinq pierres d’Infinité
restantes de façon à disposer du pouvoir absolu afin de remodeler l'univers à
sa convenance. Les effets spéciaux offrent ainsi un incroyable charisme au
personnage en CGI qui gagnera en puissance à mesure de l'avancée de l'intrigue
plus sombre que jamais (oui oui, j’ai bien dit sombre !).
La notion de Phases prend tout son sens
J’ai l’impression de le répéter à
chacune de mes critiques Marvel mais n’oublions pas que le Marvel Cinematic
Universe a été divisé en plusieurs Phases différentes, La première commençait
avec Iron Man et s’est achevée avec The Avengers, la deuxième a débutée avec Iron
Man 3 et s’est terminée avec Ant-Man. Captain America : Civil War a amorcé la
troisième Phase. Avengers 4 en marquera la fin. Tout au long de ces Phases,
nous avons découvert différents héros, certains comiques (les Gardiens), d’autres
plus réalistes (Captain America), plus « teenage » (Spider-Man) ou
même mystiques (Dr. Strange), comment parvenir à mélanger tout ce beau monde
sans dénaturer leur personnalité ni dédramatiser les moments forts ? En
effet, c’était un pari fort risqué. Et bien je vous assure que le résultat est
concluant. La gestion entre comédie et drame est parfaitement maîtrisée.
Je n’ai
pas particulièrement apprécié les deux opus consacrés aux Gardiens de la
Galaxie mais dans cet Avengers, je les aie trouvés excellents. Contrairement à
Thor : Ragnarok où l’humour pouvait être lourd, ici tout est bien dosé. Nous y
retrouvons donc de multiples petites touches d’humour tout au long de l’histoire
qui ne parasitent en aucun cas un récit ayant énormément gagné en noirceur. La
guerre d’égo entre Tony Stark et Dr. Strange est savoureuse, l’alchimie entre
Rocket et Thor est une agréable surprise tandis que Spider-Man est de plus en
plus attachant. L’assombrissement soudain du MCU permet de rendre les apparitions
de Thanos puissantes et évocatrices.
L’importance des Gardiens de la
Galaxie, outre leur alliance avec la Team des Avengers, est telle qu’elle transforme
ce Infinity War en un véritable space-opera. A l’inverse des deux premiers
opus, ce troisième Avengers nous fait voyager d’un bout à l’autre de la galaxie
– y compris sur la planète Titan où, à mon sens, a lieu l’un des plus beaux
combats du film.
Vision, La Sorcière Rouge, Black
Panther, Hulk et Docteur Strange venant rejoindre les rangs des héros déjà
mentionnés, on aurait pu craindre que le film soit totalement déséquilibré avec
autant de protagonistes à l’écran. Ce n’est pas le cas. L’avantage d’avoir
plusieurs troupes cloisonnées est d’apporter plusieurs aérations à l’intrigue tout
en offrant à la plupart des héros de beaux moments de gloire. Étrangement, la
seule victime de cette construction se trouve être Captain America dont le
temps de présence est moindre par rapport à celui d’Iron Man ou même de Thor. Black
Widow – quant à elle – semble sous-exploitée et cantonnée à quelques scènes
d'action dont une incroyable bataille au Wakanda, capable de faire rougir
celles de Justice League.
Un spectacle visuellement époustouflant
En termes de thématiques et de
scénario, Black Panther est loin devant. Toutefois, reconnaissont que les
Avengers ne se sont jamais voulus profonds. L’intérêt même de ces films est « de
réunir un groupe de super-héros pour voir s’il pourrait faire mieux ensemble ». On
notera la prise de risque de la part de Marvel puisque le scénario ne suit pas
la mécanique habituelle rendant ce long métrage imprévisible ou tout peut
arriver. Avengers : Infinity War se montre totalement généreux dans ses
affrontements avec une mise en scène solide et des chorégraphies réussies. Les réalisateurs
multiplient les idées visuelles : des costumes nano-technologiques de
Spider-Man et Iron Man en passant par les pouvoirs des Pierres d’Infinité… Tout
cela permet aux frères Russo de construire diverses séquences à travers
lesquelles émanent une folle énergie.
Des twists fragilisés par l’avenir de la franchise
Entre joie, héroïsme et
tristesse, on passe par toutes les émotions devant l'apothéose de Marvel. Toutefois,
on peut être légèrement déçu par les quelques twists rendus caducs par le fait
que l’on connaisse le planning des prochains Marvel. Là où la tension aurait pu
être à son comble, connaître le planning des prochains films nous donne des indications
– majeures – sur le prochain opus, retire l’émotion de certains passages se
voulant dramatiques. Mais n’ayez crainte, l’émotion est belle et bien au
rendez-vous. Avengers : Infinity War marque la fin d’une ère et je pense
que personne ne s’était imaginé un tel scénario.
Il y a dix ans personne n’aurait
pu imaginer cela. Avengers : Infinity War est irréfutablement puissant et
jubilatoire en plus d’être inventif dans sa manière de mixer les différents
univers découverts tout au long de cette décennie pour nous offrir deux heure
trente d’un spectacle phénoménal de par ses moments épiques, dramatiques et
touchants qui nous tiennent en haleine confirmant que nos héros, aussi nombreux
soient-ils ici, ne sont rien sans un méchant à la hauteur. Le film ne possède
aucun temps mort, nous laissant donc aucun répit, encaissant émotion sur
émotion pour conclure sur l’une des fins les plus fortes du MCU...
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Alex