En découvrant Kingsman : Services Secrets en 2015, j’ai été
agréablement surpris par l’univers assez loufoque, absurde et irrévérencieux
qui nous était proposé. Le métrage de Matthew Vaughn était une franche
réussite. Aujourd’hui, en 2017, le cinéaste revient avec un deuxième opus,
Kingsman : Le Cercle d’or, qui est dans la
parfaite continuité du premier volet.
Après avoir mis Richmond Valentine hors d’état de nuire dans Services
Secrets, les agents de Kingsman auront affaire à une toute autre menace dans Le
Cercle d’or. Dans cette suite, alors qu’une bombe s’abat et détruit leur
quartier général, les agents font la découverte d’une puissante organisation
alliée nommée Statesman, fondée il y a bien longtemps aux Etats-Unis.
Face à cet ultime danger, les deux services d’élite n’auront d’autre
choix que de réunir leurs forces pour sauver le monde des griffes d’un
impitoyable ennemi, qui ne reculera devant rien dans sa quête destructrice.
Une suite inventive et rafraîchissante…
Si le premier opus prenait son temps pour développer son univers
iconoclaste et irrévérencieux, ici on rentre directement dans l’action et ce,
dès les premières minutes. Bien que l’effet de surprise du premier ait disparu,
on ne cesse d’être surpris parce ce qui nous est proposé à l’écran. Si vous
avez vu le premier, vous aurez compris que Kingsman va à l’inverse des films d’espionnage « classiques » en jouant davantage sur l’absurde. Cette absurdité est
encore plus poussée que dans le premier volet et elle règne tout au long du
métrage, tout en étant parfaitement assumée. C’est cet aspect-là qui fait tout
le charme de ces deux films.
Le Cercle d’or possède un dynamisme incroyable. Nous n’avons pas le
temps de nous ennuyer. Les scènes d’action sont tout bonnement dantesques,
inventives, ahurissantes et repoussent les limites stylistiques du premier Kingsman. Les cadrages utilisés nous immergent pleinement dans l’action, servis
par une mise en scène absolument divine. À de nombreuses reprises, j’ai
remarqué qu’il y avait une utilisation très fréquente de plans-séquence qui sont
à tomber !!! Une chose est sûre : le réalisateur s’est fait plaisir !
Ce Kingsman n°2 est plus qu’un divertissement, il est d’une générosité
et d’une inventivité qui ne peut que faire plaisir dans une époque où peu de
cinéastes peuvent donner leurs pleines mesures. Matthew Vaughn est clairement
en pleine possession de ses moyens : ses personnages n’ont jamais été
aussi attachants et on sent qu’il s’éclate à fond dans l’action.
Kingsman : Services Secrets ayant eu un fort succès, je pense que
le réalisateur a voulu repousser les limites du
premier et bien que cet opus soit divertissant comme jamais, il perd un peu le charme de son prédécesseur. Toutes les scènes d’action sont parfaitement bien
maîtrisées mais aucune n’arrive à la cheville de celle de l’Eglise dans le
premier volet. À trop vouloir aller dans la surenchère, aucune scène dans celui-ci ne se démarque
plus qu’une autre.
Certes, on retrouve énormément de scènes du même acabit
que celle de l’Eglise mais elles ne sont pas aussi cultes. Côté violence, Services Secrets est beaucoup plus soft comparé à cette suite.
L’humour est toujours de la partie, pour notre plus grand plaisir. Si
vous avez apprécié l’humour du premier, vous allez prendre votre pied ici. Plus
trash et plus poussé, le dosage de l’humour est bien géré et aucune vanne ne
tombe à l’eau.
... Servie par un scénario et un casting de qualité
Comme pour le premier opus, le scénario ne casse pas des briques mais
il est présent et plutôt bien écrit dans l’ensemble. Bien sûr, si vous
connaissez déjà l’univers de Kingsman, vous ne serez pas surpris si je vous dis
que l’histoire est complètement « barrée ». Globalement l’intrigue
est bien ficelée et tient la route. On se laisse guider par ce qui nous est dit
et montré.
Il y a une chose à laquelle je ne m’attendais pas, c’est que le film
se permet des discours politiques et moraux importants. Kingsman est intéressant
pour le message qui est transmis derrière toute cette absurdité car oui, il y a
tout de même une morale forte et légitime dans chacun de ces deux opus.
D’autre part, Matthew Vaughn a accordé une place toute particulière à
la mémoire dans ce métrage. Je ne vous dirai pas dans quel contexte ni
pourquoi. Ce que je peux dire en revanche c’est que la place qui lui est réservée
est justifiée par le fait que la mémoire nous représente comme individu. Une
grande partie du long-métrage tourne autour de cette idée.
L’intégration des « cousins » américains des Kingsman – les Statesman
– permet d’enrichir l’univers en nous présentant de nouveaux éléments mais on
perd aussi la saveur de ce qui rendait le premier opus unique et authentique.
Par ailleurs, les agents de Statesman sont sympas à découvrir mais semblent un
peu trop caricaturaux (tout comme la représentation qui est faite du Président
des Etats-Unis). Même si ce côté caricatural est un parti-pris scénaristique permettant de jouer encore plus sur l’exagération, je le trouve un peu maladroit par moment.
Après avoir eu un Richmond Valentine fabuleusement interprété par
Samuel L. Jackson dans Kingsman : Services Secrets, l’antagoniste de ce
métrage est joué par la sublime Julianne Moore qui campe un personnage tout
aussi dingue que celui de son prédécesseur. Le seul bémol c'est que contrairement à Valentine, le personnage de Poppy est beaucoup moins développé. Les motivations de cette méchante
sont toutes aussi ridicules que celles de Valentine mais comme j’ai pu le dire
un peu plus tôt, c’est cela qui fait le charme du film. C’est ridicule mais
dans le contexte et dans l’univers du métrage, cela fonctionne à merveille.
Le Cercle d’or nous offre un casting cinq étoiles ! Je suis
étonné que certains personnages restent très effacés. Je ne comprends pas
pourquoi Matthew Vaughn a choisis des acteurs (et actrices) d’une grande
renommée si c’est pour qu’ils soient (presque) transparents dans l’histoire.
Quoiqu’il en soit, je ne cracherai pas sur les présences de Halle Berry et Jeff
Bridges.
Le second-rôle que Vaughn a offert à son idole (Elton John) est jubilatoire. L’artiste incarne son propre rôle d’une manière décomplexée
et exagérée mais chacune de ses apparitions sont à mourir de rire.
Le retour de Harry Hart (Colin Firth) est cohérent, bien que
légèrement tiré par les cheveux. Néanmoins, son retour fait plaisir et le
traitement réservé à ce personnage est assez fun. Par rapport au premier film
où il avait une plus grande importance, Harry est relégué ici au second plan
permettant ainsi à Taron Egerton (Eggsy) de mettre en avant son potentiel d’acteur.
Je suis content qu’il occupe un rôle nettement plus important que dans le premier
Kingsman.
Une bande-originale fabuleuse
La bande-originale m’a beaucoup marqué. Parmi les films que j’ai pu
voir récemment, c’est l’un des rares où je trouve la musique vraiment réussie.
En outre, il me semble avoir reconnu, à un moment donné, une composition que je
crois avoir déjà entendu dans X-MEN : Le Commencement. Etant donné que
ces deux métrages ont été réalisés par Matthew Vaughn, ce n’est pas
impossible.
En bref :
Si je devais résumer Kingsman, je dirais que c’est un mélange parfait entre
James Bond, Mission Impossible et Kick-Ass (réalisé par Matthew Vaughn
également).
Une suite qui remplit son contrat, qui étend la mythologie de cette
franchise et qui repousse les limites de sa mise en scène. Kinsgman : Le Cercle d’or c’est du politiquement incorrect qui s’assume pleinement. Un divertissement
incroyablement fun dans la mouvance du premier opus, bien que je garde une
légère préférence pour Services Secrets.
Jusqu'à maintenant, que ce soit par la réalisation, le visuel ou même le montage, c'est pour moi l'un des meilleurs films de l'année 2017.
À bientôt sur Ciné-News ! (← en cliquant ici, vous retrouverez la page facebook dédiée au blog)
Alex
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire