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samedi 14 octobre 2017

Critique - Kinsgman : Le Cercle d'or

Note : 4/5


En découvrant Kingsman : Services Secrets en 2015, j’ai été agréablement surpris par l’univers assez loufoque, absurde et irrévérencieux qui nous était proposé. Le métrage de Matthew Vaughn était une franche réussite. Aujourd’hui, en 2017, le cinéaste revient avec un deuxième opus, Kingsman : Le Cercle d’or, qui est dans la parfaite continuité du premier volet.

Après avoir mis Richmond Valentine hors d’état de nuire dans Services Secrets, les agents de Kingsman auront affaire à une toute autre menace dans Le Cercle d’or. Dans cette suite, alors qu’une bombe s’abat et détruit leur quartier général, les agents font la découverte d’une puissante organisation alliée nommée Statesman, fondée il y a bien longtemps aux Etats-Unis.
Face à cet ultime danger, les deux services d’élite n’auront d’autre choix que de réunir leurs forces pour sauver le monde des griffes d’un impitoyable ennemi, qui ne reculera devant rien dans sa quête destructrice.

Une suite inventive et rafraîchissante…



Si le premier opus prenait son temps pour développer son univers iconoclaste et irrévérencieux, ici on rentre directement dans l’action et ce, dès les premières minutes. Bien que l’effet de surprise du premier ait disparu, on ne cesse d’être surpris parce ce qui nous est proposé à l’écran. Si vous avez vu le premier, vous aurez compris que Kingsman va à l’inverse des films d’espionnage « classiques » en jouant davantage sur l’absurde. Cette absurdité est encore plus poussée que dans le premier volet et elle règne tout au long du métrage, tout en étant parfaitement assumée. C’est cet aspect-là qui fait tout le charme de ces deux films.

Le Cercle d’or possède un dynamisme incroyable. Nous n’avons pas le temps de nous ennuyer. Les scènes d’action sont tout bonnement dantesques, inventives, ahurissantes et repoussent les limites stylistiques du premier KingsmanLes cadrages utilisés nous immergent pleinement dans l’action, servis par une mise en scène absolument divine. À de nombreuses reprises, j’ai remarqué qu’il y avait une utilisation très fréquente de plans-séquence qui sont à tomber !!! Une chose est sûre : le réalisateur s’est fait plaisir !

Ce Kingsman n°2 est plus qu’un divertissement, il est d’une générosité et d’une inventivité qui ne peut que faire plaisir dans une époque où peu de cinéastes peuvent donner leurs pleines mesures. Matthew Vaughn est clairement en pleine possession de ses moyens : ses personnages n’ont jamais été aussi attachants et on sent qu’il s’éclate à fond dans l’action.

Kingsman : Services Secrets ayant eu un fort succès, je pense que le réalisateur a voulu repousser les limites du premier et bien que cet opus soit divertissant comme jamais, il perd un peu le charme de son prédécesseur. Toutes les scènes d’action sont parfaitement bien maîtrisées mais aucune n’arrive à la cheville de celle de l’Eglise dans le premier volet. À trop vouloir aller dans la surenchère, aucune scène dans celui-ci ne se démarque plus qu’une autre. 
Certes, on retrouve énormément de scènes du même acabit que celle de l’Eglise mais elles ne sont pas aussi cultes. Côté violence, Services Secrets est beaucoup plus soft comparé à cette suite.

L’humour est toujours de la partie, pour notre plus grand plaisir. Si vous avez apprécié l’humour du premier, vous allez prendre votre pied ici. Plus trash et plus poussé, le dosage de l’humour est bien géré et aucune vanne ne tombe à l’eau.

... Servie par un scénario et un casting de qualité



Comme pour le premier opus, le scénario ne casse pas des briques mais il est présent et plutôt bien écrit dans l’ensemble. Bien sûr, si vous connaissez déjà l’univers de Kingsman, vous ne serez pas surpris si je vous dis que l’histoire est complètement « barrée ». Globalement l’intrigue est bien ficelée et tient la route. On se laisse guider par ce qui nous est dit et montré.
Il y a une chose à laquelle je ne m’attendais pas, c’est que le film se permet des discours politiques et moraux importants. Kingsman est intéressant pour le message qui est transmis derrière toute cette absurdité car oui, il y a tout de même une morale forte et légitime dans chacun de ces deux opus.
D’autre part, Matthew Vaughn a accordé une place toute particulière à la mémoire dans ce métrage. Je ne vous dirai pas dans quel contexte ni pourquoi. Ce que je peux dire en revanche c’est que la place qui lui est réservée est justifiée par le fait que la mémoire nous représente comme individu. Une grande partie du long-métrage tourne autour de cette idée.

L’intégration des « cousins » américains des Kingsman – les Statesman – permet d’enrichir l’univers en nous présentant de nouveaux éléments mais on perd aussi la saveur de ce qui rendait le premier opus unique et authentique. Par ailleurs, les agents de Statesman sont sympas à découvrir mais semblent un peu trop caricaturaux (tout comme la représentation qui est faite du Président des Etats-Unis). Même si ce côté caricatural est un parti-pris scénaristique permettant de jouer encore plus sur l’exagération, je le trouve un peu maladroit par moment.

Après avoir eu un Richmond Valentine fabuleusement interprété par Samuel L. Jackson dans Kingsman : Services Secrets, l’antagoniste de ce métrage est joué par la sublime Julianne Moore qui campe un personnage tout aussi dingue que celui de son prédécesseur. Le seul bémol c'est que contrairement à Valentine, le personnage de Poppy est beaucoup moins développé. Les motivations de cette méchante sont toutes aussi ridicules que celles de Valentine mais comme j’ai pu le dire un peu plus tôt, c’est cela qui fait le charme du film. C’est ridicule mais dans le contexte et dans l’univers du métrage, cela fonctionne à merveille.

Le Cercle d’or nous offre un casting cinq étoiles ! Je suis étonné que certains personnages restent très effacés. Je ne comprends pas pourquoi Matthew Vaughn a choisis des acteurs (et actrices) d’une grande renommée si c’est pour qu’ils soient (presque) transparents dans l’histoire. Quoiqu’il en soit, je ne cracherai pas sur les présences de Halle Berry et Jeff Bridges.

Le second-rôle que Vaughn a offert à son idole (Elton John) est jubilatoire. L’artiste incarne son propre rôle d’une manière décomplexée et exagérée mais chacune de ses apparitions sont à mourir de rire.

Le retour de Harry Hart (Colin Firth) est cohérent, bien que légèrement tiré par les cheveux. Néanmoins, son retour fait plaisir et le traitement réservé à ce personnage est assez fun. Par rapport au premier film où il avait une plus grande importance, Harry est relégué ici au second plan permettant ainsi à Taron Egerton (Eggsy) de mettre en avant son potentiel d’acteur. Je suis content qu’il occupe un rôle nettement plus important que dans le premier Kingsman.

 Une bande-originale fabuleuse


La bande-originale m’a beaucoup marqué. Parmi les films que j’ai pu voir récemment, c’est l’un des rares où je trouve la musique vraiment réussie. En outre, il me semble avoir reconnu, à un moment donné, une composition que je crois avoir déjà entendu dans X-MEN : Le Commencement. Etant donné que ces deux métrages ont été réalisés par Matthew Vaughn, ce n’est pas impossible.

En bref :



Si je devais résumer Kingsman, je dirais que c’est un mélange parfait entre James Bond, Mission Impossible et Kick-Ass (réalisé par Matthew Vaughn également).
Une suite qui remplit son contrat, qui étend la mythologie de cette franchise et qui repousse les limites de sa mise en scèneKinsgman : Le Cercle d’or c’est du politiquement incorrect qui s’assume pleinement. Un divertissement incroyablement fun dans la mouvance du premier opus, bien que je garde une légère préférence pour Services Secrets.

Jusqu'à maintenant, que ce soit par la réalisation, le visuel ou même le montage, c'est pour moi l'un des meilleurs films de l'année 2017.

À bientôt sur Ciné-News ! ( en cliquant ici, vous retrouverez la page facebook dédiée au blog)
Alex 

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