Le cinéma est un art, bien avant d'être un outil
commercial comme cela est le cas aujourd'hui. Jean-François Nadeau dans Le
devoir : un siècle québécois affirme que le cinéma n’est
pas mauvais en soi, qu’il est un outil neutre qui peut servir pour le bien que
si on éduque le spectateur. Et c’est en effet ce à quoi le cinéma devrait servir
en premier lieu, tout comme la lecture, la peinture et tout autre type d’art.
Pour rappel, Hollywood - à la base - est un quartier du nord-ouest de Los Angeles. Quartier
réputé pour ses studios de cinéma ainsi que pour les résidences d'un certain
nombre de célébrités. Aujourd'hui, Hollywood est considéré comme la capitale mondiale du
septième art.
Bien avant les années 2000, le cinéma Hollywoodien domine déjà les pays de
l'Union Européenne, sous déferlante américaine. Ce raz-de-marée s'accroît davantage avec l'avènement des films de super-héros, parus au début du siècle. En
effet, Century Fox lance le premier film de super-héros Marvel,
les X-MEN, et ce fut un véritable succès au box-office.
Malgré tout, Hollywood n’est pas encore totalement convaincu
et attend qu’une autre licence de super-héros soit adaptée sur grand écran
avant de se prononcer sur la rentabilité ou non de ces projets. Peu de temps après, en
vue du succès des X-MEN, Sony décida de
lancer l’adaptation de Spider-Man qui parvient à
attirer 820 millions de dollars dans sa toile. C’est donc à
partir de ce moment-là que Hollywood comprit que les films de
super-héros pouvaient être fructueux. Les films de super-héros
s’enchaînèrent avec les suites successives des deux franchises (X-MEN et Spider-Man). Ces films deviennent les
plus lucratifs du marché, réalisant les plus grands nombres d’entrées et c’est pour
cette raison que Disney racheta Marvel Studios en 2009.
Par la suite, ils ont adapté différents projets tels que Iron-Man, Captain
America et plusieurs autres super-héros de cette même écurie dans
le but de tous les réunir dans un seul et même long-métrage qui voit le jour en 2012 : Avengers. Et le succès de ce film
fut sans précédent, réalisant le troisième gros démarrage de tous les temps, derrière Titanic et Avatar.
À présent, les studios comptent énormément sur ce
type de blockbusters, ces derniers parvenant sans grande difficulté à
se hisser en tête des box-offices chaque année, et aujourd'hui encore.
Pour donner quelques exemples, il suffit de voir qu'en 2012, le
box-office américain atteint les 10,8 milliards de dollars de
recette, ce qui représente 6 % de plus que l'année
précédente.
On se rend alors compte que le cinéma US est une entreprise puissante et structurée. En effet, c'est avec la part
très importante que représente le marketing qu'il a pu s'imposer dans le monde
entier. Il n'y a qu'à voir avec les gros événements organisés
aux Etats-Unis (comme le Super-Bowl) dans lesquels les gros studios tels
que Universal - entre autres - profitent pour dévoiler les
bandes-annonces des plus gros blockbusters attendus dans l'année ; la diffusion d'une simple
bande-annonce durant cet événement précis crée une
énorme déferlante autour du web. C'est dire combien le rayonnement de
sa force commerciale permet de l'intégrer à la mondialisation, notamment par ses
méthodes de production. Tout cela parvient à rendre le cinéma
américain hégémonique dans le paysage culturel mondial.
Le cinéma hollywoodien prône clairement la
mondialisation, notamment avec certains films, comme par exemple Le tour du
monde en 80 jours datant de 2003 (d’après le
roman de Jules Vernes), ou encore Blood Diamant de 2006, traitant de l’exploitation et le trafic du diamant en
Sierra Leone.
Il faut également savoir que depuis ses débuts, le cinéma
Hollywoodien a
une logique commerciale qui est inscrite comme une contrainte
mais également comme un objectif. C'est-à-dire que la promotion va parfois
être plus importante à mettre en place et à être diffusée que le film en
lui-même, peu
importe sa qualité.
Les Etats-Unis parviennent à faire des films très vite
considérés comme des objets de rêve et de fascination à l'égard du public. Dès lors, cet industrie
cinématographique est très vite partie à la conquête de son public, d'abord sur le
territoire américain mais par la suite sans qu'aucune frontière ne viennent plus
limiter ses ambitions. Finalement, pour que leurs films soient vus par un
maximum de personnes, ils optent essentiellement pour des films tout publics, ce qui - comme son nom
l'indique - attire tout type de public.
La stratégie est intelligente : de cette façon, les studios ne prennent plus tellement de
risque de peur d'échouer. L'argent rapporté est le seul élément - ou du moins, l'élément principal - qui intéresse réellement l'industrie. Ceci explique pourquoi elle produit de plus
en plus de suite : Hollywood part du principe que si un film cartonne au box-office, il suffit de faire des suites reprenant la même
recette, et c'est le carton assuré. Pourtant, le succès des suites n'est pas garanti, mais il est plus susceptible d'être présent. Le risque d'échouer est donc moins conséquent ce qui permet aux banques d'investir. Chose qu'elles ne feront peut-être pas lorsqu'il s'agit de produire une nouveauté.
Il est clair que le cinéma américain jouit
d'un succès mondial, nous ne pouvons nier le contraire. Il n'a d'égal que la critique dont il fait
l'objet. Cependant, bien que le public soit assez friand de ses blockbusters, les critiques, quant à
elles, aspirent à un cinéma plus diversifié et proche de sa culture. Le cinéma est
devenu la forme d’art la plus répandue, à partir du XXème siècle.
En effet, cet
art rassemble toutes les classes sociales, toutes les nationalités et tous les
âges. Mais n'oublions pas non plus que le cinéma est également une industrie. Et c’est dans cette
optique-là qu’ira Hollywood. Dès son ascension, le cinéma US a inscrit une logique commerciale dans ces productions. Néanmoins, cette logique commerciale va porter
préjudice à l'industrie Hollywoodienne dans la mesure où
l’on recense 61,4% d’entrée en 2011 pour les
films américains très grands publics occupant le box-office contre 68,5% en 2010 et
ce, alors que la part du marché ne cessait d'augmenter depuis 2007.
On constate par ailleurs que la
part de marché des films américains recule au profit de films produits en
Europe, ce qui est une grande première pour le continent. J'ai parlé plus
haut de la solution de facilité choisi par les studios d'Hollywood, et
pour cause, d'après Steven Spielberg, accompagné par le père de la saga Star
Wars - Georges Lucas - les films vont devenir une niche : « Tout
ce qui les motive, c'est l'argent » affirme Spielberg, en parlant des
studios « Mais une telle attitude ne peut pas marcher indéfiniment.
Plus ils se focalisent sur le profit, plus les gens s'en lassent. Et le moment
venu, ils ne sauront pas comment sortir de l'impasse. »
En fin de compte, si Hollywood est parvenu à s'imposer un
peu avant les années 2000 grâce à de gros succès
commerciaux tels que Star Wars, Retour Vers le
Futur ou encore Indiana Jones, c'est avec l’avènement des
premiers films de l'écurie Marvel qu'il parvient à se hisser
en tête d'affiche dans le monde entier. C'est à partir de ce moment-là,
maintenant que les studios sont à leurs apogées, qu'ils ont pris peur de
retomber aussi vite qu'ils ont eu du succès et c'est pourquoi ils n'eurent pas
d'autres choix que de recycler la même recette aux spectateurs et d'autant plus
aujourd'hui, avec les suites, les remakes (La Momie) et les reboot (la saga Spider-Man), accordant davantage d'importance au profit plutôt qu'à la qualité. Nous en avons d'ailleurs l'exemple avec des franchises telles que Transformers ou même Fast & Furious, qui ne cessent d'avoir des suites dans la perspective de rapporter plus d'argent que l'opus précédent. Pourtant, malgré les succès encore
incontestables d'Hollywood,
cela finira bien par s'arrêter. Faire ces choix-là leur ont permis de
gagner encore quelques années de réussite, rien de plus.
Je vais réutiliser les arguments du cinéaste Steven
Spielberg qui prédit l’implosion de l’industrie du cinéma américain. En effet, pour lui la
seule motivation d’Hollywood est l’argent. Le profit
passerait donc bien avant la qualité. Ce n'est plus une constatation, c'est un fait. Le cinéaste met en avant la peur
d’Hollywood de produire de nouveaux films plutôt que de commander des suites,
des reboot ou encore des remakes. D'autre part,
Spielberg explique
également que les studios n’hésitent pas à engager 250 millions de
dollars sur un seul et même projet au lieu de produire plusieurs
petits films d’auteur originaux et personnels. Mais bien évidemment, ce qui intéresse les studios c’est le succès. À leur sens, un blockbuster a beaucoup plus de chance de se hisser en tête du
box-office plutôt qu’un film d’auteur sans grand budget. Après tout, qui pourrait les contredire ?
Ainsi donc, Steven Spielberg parle d’un danger imminent qui guette Hollywood : celui de ne plus prendre
aucun risque. Selon ses dires, c’est cette non prise du risque qui fera que
les blockbusters aux budgets énormes se crasheront littéralement au box-office car, « le
modèle que l’on a aujourd’hui va changer ».
Il peut être intéressant de voir que Lucas et Spielberg critiquent ce système alors qu'ils ont contribué à son émergence en mettant fin au Nouvel Hollywood dans les années 70-80. N'oubliez pas que Les Dents de la Mer est considéré comme étant le premier blockbuster. La différence entre avant et maintenant, c'est qu'à l'époque, les budgets étaient plus faibles ce qui permettait aux réalisateurs d'avoir une certaine liberté sur leurs œuvres.
Il peut être intéressant de voir que Lucas et Spielberg critiquent ce système alors qu'ils ont contribué à son émergence en mettant fin au Nouvel Hollywood dans les années 70-80. N'oubliez pas que Les Dents de la Mer est considéré comme étant le premier blockbuster. La différence entre avant et maintenant, c'est qu'à l'époque, les budgets étaient plus faibles ce qui permettait aux réalisateurs d'avoir une certaine liberté sur leurs œuvres.
Pour ma part, je dirai même que le danger dont parle le cinéaste est d'ores et déjà en train de se produire : les spectateurs commencent à en avoir marre des suites (aux scénarios parfois douteux), des remakes et consort. Le fait est que nous avons l'impression de toujours retrouver les mêmes films à l'écran, mais revu sous un nouvel angle, avec un autre casting. Bien sûr, le succès est toujours au rendez-vous pour le moment, car le public le réclame. Mais il faut noter que les demandeurs se font - petit à petit - moins nombreux. Ils commencent à s'en lasser. L'originalité et l'authenticité manquent cruellement aux productions américaines.
Finalement, l'implosion n'est plus qu'une simple hypothèse. Elle est sur le point de se produire. Ce n'est qu'une question de temps. Comme dit le dicton : « tout ce qui monte est voué à redescendre ».
La seule manière pour eux de ne pas imploser serait d'adopter une nouvelle stratégie. Leur phobie de faire faillite les empêche d'innover et de prendre des risques. Nous ne leur demandons pas ne plus s'intéresser aux profits, car c'est le but premier de n'importe quelle entreprise. Ce que nous leur demandons, c'est de changer leur façon de faire.
Sauront-ils prendre conscience du danger qui les guette ou se laisseront-ils effondrer ?
La seule manière pour eux de ne pas imploser serait d'adopter une nouvelle stratégie. Leur phobie de faire faillite les empêche d'innover et de prendre des risques. Nous ne leur demandons pas ne plus s'intéresser aux profits, car c'est le but premier de n'importe quelle entreprise. Ce que nous leur demandons, c'est de changer leur façon de faire.
Sauront-ils prendre conscience du danger qui les guette ou se laisseront-ils effondrer ?
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Alex
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