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jeudi 15 juin 2017

Critique - La Momie


Note : 3/5
Marvel à son univers étendu, la Fox et Warner aussi (NDLR : X-Men pour Fox et le DCEU pour Warner) mais Universal a des idées ! Le studio – n’ayant pas d’Avengers, de Logan ou de Wonder-Woman – a décidé de raviver les « Universal Monsters » (qui ont fait le succès du studio dans les années 30) en lançant son propre univers partagé : le « Dark Universe ». La Momie fait donc office d’ouverture – de la même façon que le premier Iron Man élança – en 2008 – le « Marvel Cinematic Universe ».


Ce rôle d’ouverture va notamment porter préjudice au long-métrage lorsque celui-ci va devoir consacrer le milieu de son intrigue à l’introduction du Dr. Jekyll – interprété par l’imminent Russel Crowe – spécialiste des monstres, lui-même en étant un à mi-temps avec son alter-égo Mister Hyde. Si j’ai bien compris, Dr. Jekyll devra faire le lien entre les différents films du « Dark Universe ». C’est un peu le Nick Fury (NDLR : patron du SHIELD dans les Marvel) d’Universal.

Bande-annonce : 


Synopsis : Bien qu’elle ait été consciencieusement enterrée dans un tombeau au fin fond d’un insondable désert, une princesse de l’ancienne Égypte, dont le destin lui a été injustement ravi, revient à la vie et va déverser sur notre monde des siècles de rancœurs accumulées et de terreur dépassant l’entendement humain. Des sables du Moyen Orient aux pavés de Londres en passant par les ténébreux labyrinthes d’antiques tombeaux dérobés, La Momie nous transporte dans un monde à la fois terrifiant et merveilleux, peuplé de monstres et de divinités, dépoussiérant au passage un mythe vieux comme le monde.

De ce que j’en sais – sans les avoir vus pour autant – les tous premiers films La Momie penchaient vers un ton horrifique. Est-ce une question de fidélisation ou de clin d’œil à l’œuvre originale ? 
Je n’en sais rien. Toujours est-il que cette production hollywoodienne reprend cette atmosphère d’horreur tout en conciliant cela au divertissement grand public. Il ne s’agit pas donc d’un film d’horreur en soit, bien que vous soyez amené à sursauter de temps à autre. Côté référence, on retrouve dans ce film un anti-héros, vif et comique – Nick Morton, incarné par Tom Cruise – sans doute un clin d’œil au remake de 1999 avec Brandan Fraser.

Toujours autant en forme à 55 ans, Tom Cruise surprend dans La Momie. J’avais peur que son rôle soit proche de son registre habituel – qui lui colle à la peau depuis le succès commercial de la saga Mission Impossible – mais non, l’acteur parvient sans difficulté à s’en démarquer et s’amuse à jouer avec ce rôle, proche de celui-ci d’Edge of Tomorrow. Tom Cruise joue ici le rôle d’un pillard qui revend ses trouvailles au marché noir, sans avoir aucun scrupule, mais qui est un vrai trouillard quand une situation dangereuse intervient. La Momie n’est donc pas un « Tom Cruise Movie » si vous vous posez la question.  Malgré tout, côté scènes d’actions nous avons affaire au Tom Cruise qui donne le meilleur de sa personne puisque l’idée de la meilleure scène du film (en tout cas pour moi) a été lancée par nul autre que lui-même. Je ne spoile rien puisque vous avez certainement pu voir la séquence en question dans la bande-annonce, il s’agit d’une scène tournée en apesanteur dans un avion en chute libre. Scène visuellement incroyable. Une fois n'est pas coutume, Tom Cruise prouve qu’il est encore le meilleur des effets spéciaux, peu importe le film dans lequel il joue.


La bande-originale signée Alan Tyler (auteur des BO de Insaisissables, Fast & Furious 8 et The Suspects, pour ne citer qu’eux) n’est pas très mémorable, mais efficace. Elle accompagne l’épouvante avec brio dans les quelques scènes d’horreur et permet d’accentuer le suspens quand cela est nécessaire.  

En revanche, les points négatifs que je pourrais retirer à ce film concernent « l’omniprésence hollywoodienne », nous faisant vite comprendre que le réalisateur (Alex Kurtzman) n’a pas la main mise sur le long-métrage et que ce sont surtout les producteurs qui dirigent le film, 
Dr. Jekyll (Russel Crowe)
l’introduction – non pas dérangeante mais mal amenée – du Dr. Jekyll et la fin qui est décevante alors que La Momie n’est pas dénuée de qualité. Ce qui m’a choqué – et déçu – c’est que les « momies » ont un visuel beaucoup plus proche de zombies plutôt que de momies justement. Par moment on a donc l’impression d’être dans The Walking Dead ou encore devant sa console en train de jouer à Call of Duty : Black Ops. Ceci m’a pas mal dérangé même si le visuel offre un bon rendu.

Par conséquent, on sent à plusieurs reprises que le film doit remplir un cahier des charges préétablit, laissant un goût d’inachevé une fois sortie de la salleD’un côté je comprends parfaitement la stratégie mise en place étant donné que l’histoire doit s’étaler sur plusieurs films (je pense que si l’univers étendu d’Universal trace sa route, des références à La Momie seront faites dans les prochains films de cet univers partagé) mais cela renvoie à l’un des reproches principaux que l’on fait déjà au « Marvel Cinematic Universe » : nous avons l’impression d’avoir affaire à une bande-annonce géante de ce à quoi va ressembler le fameux « Dark Universe ». Plongé dans un univers visuellement sombre mêlé à une atmosphère assez gothique, La Momie est surtout là pour donner la tonalité de la franchise
Je dirai donc qu’en tant que film seul, il est loin d’être mauvais mais si on prend en compte l’univers étendu mis en place tout autour de cet opus (et des autres à venir), ce n’est pas parfait – la prise de risque étant plutôt moindre. Néanmoins, nous pouvons lui pardonner ces quelques faiblesses puisqu’introduire un univers n’est jamais facile. Partons du principe qu’Universal se servira de ces erreurs afin d’améliorer les suites du « Dark Universe ».


Il y a quand même quelques arguments favorables à ce « grands spectacle » au rythme quelque peu effréné comme l’humour (qui est équilibré et qui ne fait pas tâche) mais aussi toute la scène d’introduction jusqu’à l’apparition du titre du film. Honnêtement, l’introduction nous vend vraiment bien l’intrigue – dommage que la qualité évolue en dents-de-scies par la suite. Les présences de l’élégante Sofia Boutella (la « Momie » du film) et du charismatique Russel Crowe sont – eux aussi – des arguments plus que positifs envers cette superproduction. Sans être original le scénario diverti, est suffisant et ne souffre pas d'incohérences, ce qui est un bon point me direz-vous. Il ne casse pas des briques mais honnêtement, pour un blockbuster à quoi vous attendiez-vous ? Personnellement je n’en attendais ni plus ni moins et suis pleinement satisfait (sauf sur la fin) bien qu’il soit prévisible sur les bords, excepté sur une décision importante prise par le héros (NDLR : Nick Morton) lors du dernier acte. Mis à part quelques points décevants, ce film reste tout de même une bonne surprise. Il faut dire que j’étais très réticent et que j’avais peur d’être déçu. En somme, cette version 2017 de La Momie n’est pas inoubliable mais on ne peut lui retirer le fait qu’il s’agisse d’un blockbuster divertissant. Et c’est cela qui fait l’essence même du film.

Le casting est étonnamment très bon, Sofia Boutella m’a juste époustouflé dans son rôle – même si on se doute que le maquillage et les effets spéciaux aident beaucoup. Les effets spéciaux sont pour le moins excellents mais sont un peu de trop sur certaines scènes. Quand je parlais de cahier des charges à remplir, les CGI en font partie. Il y a une volonté de vouloir impressionner et de toujours vouloir aller plus loin. Parfois ça passe, parfois ça casse. Ici, l’usage des FX est un tantinet maladroit. Quant à la photographie, j’ai parlé d’un visuel sombre et gothique et c’est vraiment réussi.

 En bref, La Momie est un film comportant son lot de qualités et de défauts. À défaut d’être original, il s’avère être un blockbuster satisfaisant et divertissant qui entremêle fantastique, aventure et épouvante. Le film tient ses promesses : on nous certifie de l'action, de l'humour et de l'horreur, parole tenue ! Ce qui dérange le plus au final, c’est le manque de subtilité concernant le « Dark Universe ». Beaucoup d’éléments sont introduits avec maladresse faisant de La Momie un produit marketing plus qu’un film à part entière. Inutile de comparer cette production américaine avec l’ancienne trilogie mettant en avant Brandon Fraser tant ces films diffères.

Pour autant, je n’ai pas détesté ce film, bien au contraire. Être dénué d’âme ne veut pas dire qu’il est mauvais. Seulement, n’ayez pas trop d’attentes envers ce long-métrage. Si vous souhaitez vous divertir et passer un bon moment, ce sera le cas. Ce n'est pas le film de l'année, mais je pense vous prendrez votre pied.

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Alex 

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