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vendredi 14 juillet 2017

Critique - Spider-Man : Homecoming



Note : 3,5/5
Après ses débuts spectaculaires dans Captain America : Civil War, le jeune Peter Parker découvre peu à peu sa nouvelle identité, celle de Spider-Man. Galvanisé par son expérience avec les Avengers, Peter rentre chez lui auprès de sa tante May, sous l’œil attentif de son nouveau mentor, Tony Stark. Il s’efforce de reprendre sa vie d’avant, mais au fond de lui, Peter rêve de se prouver qu’il est plus que le sympathique super héros du quartier. L’apparition d’un nouvel ennemi, le Vautour, va mettre en danger tout ce qui compte pour lui...

Vous l’aurez compris, Spider-Man fait désormais partie intégrante de « la maison des idées » (NDLR : Marvel Studios)

sous les traits du jeune Tom Holland, âgé de seulement 21 ans. L’acteur succède ainsi à Tobey Maguire et Andrew Garfield dans le rôle du tisseur de toiles. Comme vous le savez sans doute, les droits cinématographiques du héros appartenaient à Sony depuis les années 90. En 2012, Marvel Studios sort The Avengers, réunissant tous les héros du Marvel Cinematic Universe déjà vus à l’écran jusqu’à maintenant. Les fans commencent à se faire une raison, jamais ils ne verront l’Homme-Araignée au côté de Tony Stark et Steve Rogers – et ce, bien que dans les comics book, Spidey est un membre important des Avengers. De leur côté, après le désistement de Sam Raimi et du reste de l’équipe pour la mise en chantier d’un quatrième Spider-Man, Sony décide de rebooter la franchise pour ne pas perdre les droits du héros. C’est ainsi que nous avons eu droit – en 2012 – à une nouvelle franchise : The Amazing Spider-Man, réalisée par Marc Webb. Néanmoins, malgré un succès de 708 millions pour le deuxième volet, le studio considère que ce film est un échec (peut-être ont-ils placé la barre trop haute concernant le résultat souhaité) et abandonne la franchise. Ce n’est qu’en 2015, lorsqu’un échange de mail entre Sony et Marvel est révélé que l’on apprend que les deux majors se mettent d’accord sur un partenariat visant à prêter le tisseur à Marvel Studios tandis que Sony financera le film et touchera – bien évidemment – la somme que ce nouvel opus rapportera au box-office. C’est de cette manière que Spidey a été intégré dans Civil War et que nous le voyons aujourd’hui dans ce film solo, le sixième (en 15 ans) consacré à ce super-héros. The Amazing premier du nom étant déjà revenu sur les origines du héros (déjà vu dans le premier volet de Sam Raimi), Marvel annonce dès le départ que nous n’aurons pas d’origin story. On part du principe que l’on connaît déjà l’histoire de Peter et que nous n’avons pas besoin de subir une troisième fois ses origines. Cela est sans doute la meilleure décision qu’ils pouvaient prendre concernant ce héros, je vous expliquerai pourquoi dans la suite de l’article.




Maintenant que tout est clair pour vous, parlons du film ! Eh bien sachez que Spider-Man : Homecoming porte bien son nom ! L'Homme Araignée est bel et bien chez lui dans le Marvel Cinematic Universe. Personnellement, j’ai grandi avec la trilogie de Sam Raimi qui restera pour moi la meilleure adaptation du héros mais cela ne m’a pas empêché de prendre mon pied devant ce Marvel. Cela faisait bien longtemps que je n’étais pas ressorti d’un cinéma aussi heureux. Même les The Amazing ne m’ont pas fait cet effet-là – et pourtant je les aie appréciés également. Il s’agissait d’un gros challenge pour Hollywood de nous livrer une troisième franchise dédiée à l’Homme-Araignée. Pari réussi pour ma part !

Ce Homecoming n'est pas un film de super-héros comme les autres. Tout d’abord parce que le Peter Parker de Tom Holland est avant tout un vrai lycéen mais parce qu'il est aussi le plus jeune héros du MCU. Et qu'il manque cruellement d'expérience !
Le film s'intéresse plus au côté humain de Peter, à ses rêves et à ses déboires, qu'à l'action pure et dureForce est de constater que notre Spidey débute dans le métier de super-héros et se montre (très souvent) maladroit. Il tente, échoue, fait des erreurs, chute... et se relève pour mieux chercher à rétablir la situation. Enfin de compte, avant d'être un super-héros, Peter est d'abord un ado. Il semble donc difficile de ne pas s'attacher à ce personnage, plein de bonne volonté et d'enthousiasme, qui essaie d'être à la fois un bon neveu, un bon ami, un bon élève et un super-héros accessible. Ce qui constitue tout un programme, je vous l’accorde !

Tout au long du film, nous voyons donc cet adolescent tenter de devenir un homme et qui ne construit son futur qu'en rapport aux autres. Le manque de figure paternel du garçon – sans doute dû à la mort de l’oncle Ben -  est donc comblé par Tony Stark qui le prend sous son aile tout en lui montrant que des responsabilités se méritent. Tom Holland donne une impulsion touchante à son Peter qui diffère absolument des versions plus adultes et matures de Tobey Maguire et Andrew Garfield.

Il faut bien garder en tête que dans ce film, Spider-Man n’est PAS un héros mais qu’il fait tout pour en devenir un et avoir la reconnaissance de Stark et des Avengers. Dans cette logique, nous le suivons impatient d'en finir avec les cours pour espérer retrouver Happy Hogan (incarné par l’incroyable Jon Favreau), le bras droit de Tony Stark. Cependant, entre la mauvaise gestion de ses pouvoirs, son évidente immaturité et son impatience, Peter n'est pas apte à devenir un véritable super-héros.

Le réalisateur, Jon Watts appuie sur l’aspect comique en oubliant totalement l’aspect iconique de Spidey. Dites au revoir à « un grand pouvoir implique de grandes responsabilités », Peter Parker version Tom Holland n’étant qu’un ado trop sûr de lui qui enchaîne les boulettes (mais qui apprend et évolue grâce à elles). Homecoming est un film beaucoup plus terre à terre que les adaptations précédentes : l’aspect humain de Peter est plus exploité que l’aspect héroïque de Spider-Man, nous permettant de prendre conscience des difficultés pour lui à joindre les deux bouts.

La force de ce seizième film du Marvel Cinematic Universe provient de sa parfaite intégration au sein du MCU (le film a un lien direct avec le premier Avengers) mais aussi du fait qu’il n’y ait pas d’origin story. Je reprochais à Doctor Strange (critique disponible en cliquant) d’avoir un schéma beaucoup trop classique au niveau du scénario, pourtant c’est un des meilleurs Marvel ! Le défaut de The Amazing Spider-Man c’est qu’il revenait sur les origines que l’on connaissaient déjà, privant le film de liberté. Ici, nous savons que Peter a été mordu par une araignée et on comprend – lors d’un dialogue – que son oncle est décédé. L’absence des origines permet de nous livrer un scénario différent qu’à l’accoutumée en se consacrant cette fois à la problématique suivante : comment prouver que l’on peut-être un héros alors qu’on a que 15 ans ? Cet aspect est intelligent et bien amené. D’autre part, cette dimension scénaristique permet d’offrir une véritable évolution dans le personnage de Peter entre le début et la fin du film. Ça aussi c’est une chose que je pouvais reprocher au MCU depuis quelques temps, le manque d'évolution des personnages.
Certains regretteront peut-être de ne pas voir le Tisseur se balancer d'un building à l'autre et de démontrer ses incroyables pouvoirs. Mais c'est parce qu'en fait l'intérêt du film est ailleurs. Et suivre les aventures de Peter Parker, même s'il n'a pas besoin ici de sauver le monde, s'avère aussi fun qu'excitant, nous rappelant d'ailleurs les beaux jours d'un personnage que l’on ne présente plus, Iron Man. Spider-Man : Homecoming, avec ses protagonistes enthousiastes et énergiques, file une sacrée patate et vous redonnera confiance dans le personnage de Peter Parker !

L’humour est réussi ! Certes, cela peut paraître lourdingue par moment mais c’est ce qui fait Spidey. Très souvent dans les comics, le héros essaie d’être drôle mais ça ne fonctionne pas toujours, c’est un élément voulu et respecté dans ce long-métrage. Il faut savoir que dans l’esprit des gens, Spider-Man a toujours été un héros fort qui n’a peur de rien. C’est totalement faux. Spidey est un héros qui a peur et ce, malgré sa force arachnéenne. L’humour est un moyen pour lui de cacher sa peur. Devant Homecoming, j’ai retrouvé l’esprit du héros dans les comics.
Les passages les mieux réussis concernant l’humour sont les quelques vidéos de Captain America (je ne spoil rien, mais il s’agit de petites vidéos diffusées aux lycéens telles qu’on peut le voir dans la bande-annonce). Chris Evans est excellent et chaque passage est à mourir de rire.

Michael Keaton livre une interprétation incroyable du Vautour. Nous avons enfin un « vrai » méchant avec de réelles motivations. Marvel nous propose l’un des meilleurs ennemis du MCU que l’on ait eu depuis Loki. Keaton et Tom Holland partagent une scène pleine de tensions qui est tout simplement énorme. Je ne peux pas en dire plus. C’est dommage que nous ne voyions pas Keaton plus que ça à l'écran. 
J’étais très réticent par rapport à la présence de Zendaya (NDLR : actrice de Disney Channel) mais je reconnais que son personnage est drôle et que l’actrice n’en fait pas des tonnes. D’ailleurs, son temps de présence à l’écran est très minime. Son personnage – Michelle – est amené à prendre de l’importance pour les suites à venir.

Pour ceux qui craignent que Homecoming soit en réalité un Iron Man 4, n’ayez crainte ! Tony Stark a un rôle crucial mais nous le voyons que très peu dans le film, et lorsque nous le voyons, c’est essentiellement en tant que Tony et non en tant qu’Iron Man.
En ce qui concerne Tom Holland, l’acteur est juste excellent dans ce double rôle de Peter Parker/ Spider-Man apportant une fraicheur et une insouciance propre au personnage. À mes yeux, il est le meilleur interprète de Peter Parker (oui, même mieux que Tobey Maguire). Le casting est donc un sans-faute.

Il y a pourtant plusieurs éléments qui peuvent décevoir notamment le manque d’originalité dans le scénario, ce qui est un problème récurrent dans le MCU. Par contre, je ne suis pas d’accord avec ceux qui disent que cet opus manque de prise de risques. En effet, Spider-Man : Homecoming est un « teenage-movie » ce qui est une prise de risque en soit. Bien que l’humour soit présent dans tous les longs-métrages du MCU, nous n’avions jamais eu de film dans ce genre. Ainsi, ce Spider-Man apporte un vent de fraîcheur dans le Marvel Cinematic Universe ainsi que dans la franchise sur l’Homme-Araignée qui commençait à s’essouffler. L’aspect « teenage » en gênera plus d'un - ce que je peux comprendre - mais cela est totalement cohérent avec l'âge du protagoniste principal. On ne peut pas avoir un film adulte avec un héros de seulement 15 ans. Nous sommes loin de la vision de l’ado torturé et mal dans sa peau, incarné par Tobey Maguire.
D'autre part, le costume qui possède une intelligence artificielle et tout un tas de gadget façon Iron Man est susceptible de déranger aussi. Je reconnais que ça retire une partie de l'authenticité du héros, mais en même temps cet élément colle parfaitement à l'univers proposé et n'est pas très choquant.
Malheureusement, les scènes d'actions sont imparfaites et manque de mises en scènes. Effectivement, les scènes de combats ne sont pas  à très impressionnantes et nous laisse sur notre faim. De côté-là, les The Amazing étaient mieux réussis. Enfin, dernier point négatif : la bande-originale – autre problème cyclique chez Marvelest loin d’être mémorable. La meilleure bande-originale restera celle de Danny Elfman pour la trilogie de Sam Raimi.

La fin du film vous donnera envie de voir la suite, surtout vu la manière dont Spider-Man : Homecoming s'achève. S'agissant d'un Marvel, n'oubliez pas de rester jusqu'à la fin. Il y a deux scènes post-générique. La deuxième n'est pas indispensable mais elle a le mérite d'être comique.



Bien entendu, ce long-métrage n'a pas pour mission d'innover le genre super héroïque mais de divertir et de nous offrir le film Spider-Man que l'on attendait tous ! 
Homecoming réussit parfaitement sa mission en nous offrant un reboot utile qui arrive à s’émanciper de son héritage sans pour autant le renier. J’ai d’ailleurs remarqué quelques clins d’œil fait à l’égard du premier volet de Raimi. Film 100% MCU, Spider-Man : Homecoming ne brille pas par son originalité, mais bien par la maîtrise de son sujet. Nous avons là le meilleur film Spider-Man depuis le deuxième volet de Sam Raimi, mais cela n'engage que moi ! 

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Alex 

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