Note : 3/5
Bonjour à tous, ravi de vous retrouver pour un nouvel article made in Ciné-News ! Ça faisait longtemps, très longtemps, que je n’avais pas proposé de numéro consacré à cette rubrique. De plus, il me semble que je vous avais promis il y a des mois et des mois de cela, de dédier un article sur cette œuvre de Michael Bay – The Island – sorti en 2005.
Comme dans la plupart de mes articles dévoués à cette rubrique, j’aborderai certains détails autour du film et de sa production, mes attentes envers ce long-métrage, ce que j’en ai pensé et enfin la thématique dont il est question au sein de cette œuvre cinématographique.
I. Autour du film
Le script a été écrit par Caspian Tredwell-Owen, Alex Kurtzman et Roberto Orci. C'est un thriller contemporain dans la mesure où, d'après Caspian Tredwell-Owen, "le clonage humain va arriver, c'est inévitable (...) quelqu'un va le faire, légalement ou illlégalement, c'est juste une question de se lancer...". Le plus original est que nous découvrons les méfaits du clonage humain non pas des yeux d'un scientifique extérieur au phénomène mais du point de vue des clones eux-mêmes. Alex Kurtzman soutient que c'est ce qui fait l'efficacité du scénario : "Nous sentions très fortement que les révélations devaient être faites à travers les yeux de Lincoln car le public se sentirait aussitôt proche de lui...". En soit, les scénaristes n’avaient pas réellement tort. Nous n’avons jamais été aussi proche du clonage humain qu’aujourd’hui. De ce fait, l’intrigue de ce long-métrage prend un tout autre sens aujourd’hui – du moins, cela a été le cas pour ma part lors de son visionnage.

Cependant, pour certains comme Steve Buscemi (McCord, l'allié de Lincoln Six-Echo), "c'est génial de travailler avec lui car il propose des choses à la dernière minute ou demande d'improviser quelque chose à chaud. Nous respectons toujours le script mais sans avoir peur de la nouveauté, donc on ne sait jamais à quoi s'attendre."

II. Synopsis
D’ici quelques décennies…
Lincoln Six-Echo et sa camarade Jordan Two-Delta font partie des centaines de Produits d’une immense colonie souterraine où la vie est étroitement surveillée et régie par des codes très stricts. Le seul espoir d’échapper à cet univers stérile est d’être sélectionné pour un transfert sur “l’Île”. A en croire les dirigeants de la colonie, l’Île serait le dernier territoire à avoir échappé à la catastrophe écologique qui ravagea notre planète quelques années auparavant et en rendit l’atmosphère à jamais irrespirable…
Lincoln, comme la totalité de ses congénères, a longtemps cru à ce paradis. Mais depuis quelque temps, des cauchemars récurrents troublent ses nuits, et le jeune homme commence à s’interroger sur le sens de sa vie et les restrictions faites à sa liberté.
Poussé par une curiosité tenace, Lincoln découvre bientôt l’atroce vérité…
III. Avant de voir le film : mes attentes
Alors personnellement, j’ai découvert ce film il n’y a pas si longtemps que ça, grâce à Netflix. Je dois dire que j’ai tout d’abord été attiré par la casting. Il s’avère que Scarlett Johansson et Ewan McGregor sont deux acteurs que j’apprécie énormément. J’ai d’ailleurs été surpris de les voir réuni à l’écran. Il faut dire que ce duo semble totalement improbable sur le papier.
Le synopsis m’a également interpellé. Il possède un côté mystérieux et attirant à la fois. On ne comprend pas forcément qu’il s’agit de clonage dès le départ bien que des doutes puissent subsister. De toute manière, on le comprend très vite dès lors que le protagoniste principal commence à découvrir la mise en scène qui se cache derrière “l’Île”. Bon après, sachant que Michael Bay est derrière la caméra, je savais à peu près à quel genre de film m’attendre. Bay est le spécialiste de l’action (et est très fort pour ce genre de divertissement, notamment pour la mise en scène et la chorégraphie des scènes d’action). J’espérais donc m’attendre à un bon divertissement, saupoudré d’action et de philosophie en vue de la notion (du vivant) abordée tout au long du métrage.
Verdict ?
IV. Avis général
Prenez un thème d’actualité : le clonage. Poussez-le à l’extrême : jusqu’à la réalisation parfaite d’un homme et de sa conscience. Vous avez là toute l’originalité du film The Island. Le reste n’apprendra rien aux amateurs de science-fiction. Le thème d’une société-écran n’est pas sans nous rappeler 1984 de Georges Orwell, le tout modernisé pour l’esthétique, c’est-à-dire blanc, propre et contrôlé.

Un début très prometteur et énigmatique ! Toute la première partie se consacre essentiellement à installer l’ambiance voulue de l’immense colonie souterraine dont sont membres Lincoln Six-Echo et Jordan Two-Delta. L’atmosphère y est aseptisée, cadrée, et continuellement surveillée. Rien de bien nouveau, mais la beauté des images et le travail non-négligeable opéré sur l’esthétique nous accroche bien. Je dirai que le début (sans savoir encore qu'on parle de clones) m’a interpellé puisqu’il représente quelque chose qui me révolte au plus haut point : un futur proche ou nous serions tous des numéros, l'uniformité, les interdictions édictées par des "puissants", l'interdiction des sentiments, le conformisme basique…

On reconnaît la pâte de Michael Bay notamment pour ce qui est des scènes d'actions qui sont de très grande qualité. La scène de course poursuite sur l’autoroute avec les altères est par exemple de toute beauté. Et pour cause, le réalisateur n’a pas lésiné sur les moyens : les scènes d’action ont été tournées entre les déserts de Californie, du Nevada, et Détroit. Pour les scènes en mer, a été utilisé un WallyPower 118, petit yacht valant la modique somme de 25 millions dollars. Plus raisonnable, la Cadillac (la voiture de Tom Lincoln) n’a coûté que 7 millions de dollars. Un budget de conséquence donc, que les acteurs devaient assumer : Michael Bay a exigé d’eux un engagement physique important.

Globalement, le scénario est plutôt attrayant. La fuite de deux clones en quête d'identité, prenant conscience qu'on leur a menti depuis leur "naissance" ; la thématique est intéressante. Il y a beaucoup à dire dessus, en particulier d'un point de vue éthique et philosophique (chose que nous allons traiter dans quelques instants).

Nous devons toutefois accorder au film des scènes de double (Tom Lincoln alias Ewan McGregor face à Lincoln Six-Echo alias Ewan McGregor aussi) remarquablement réussies.
Finalement, je reprocherai surtout au film son happy-end – bien trop évident et peu original – où même le plus méchant des vilains aide les gentils clones.
V. La question du clonage vivant
Comme vous l’avez certainement compris (ou comme vu avez pu le voir si vous avez déjà regardé ce film), le métrage commence dans un univers souterrain de science-fiction. A l'extérieur, le monde est censé être empoisonné, sauf une mystérieuse "Île". Lincoln Six-Echo, notre héros, est résident d'une sorte d'établissement ultra-moderne, ordonné de manière très stricte. Ce qui interroge très vite le héros qui se pose des questions sur le sens véritable de son existence et la liberté qui lui est laissé. Comme tous les habitants de cet univers clos, il espère enfin être élu pour sortir et aller sur "l'Île". Il découvre un jour, dans les conduits, un papillon vivant, alors qu'il ne devrait pas y avoir de vie à l'extérieur. Les questions qu'il se posait s'amplifient et se précisent. Il y a bel et bien de la vie dehors. Pourquoi lui a-t-on menti ? A quoi rime cette existence très ordonnée dans la cité où tout le monde porte le même survêtement et où tout est sous contrôle ?

Le film va bien sûr nous amener vers la rencontre entre le clone et l'original et c'est là que tout est dévoilé. Le désir de survie fait que pourtant l'original de Lincoln va tenter de faire capturer son double, sa "police d'assurance", au lieu de l'aider à révéler à toute la presse l'existence de cette machination. Concernant le happy-end dont il était question un peu plus haut, il est – malgré tout – justifiable du fait que le chasseur de prime qui traque Lincoln et Jordan est un noir qui a connu le sens de l'esclavage. Ce dernier va donc retourner sa veste en comprenant que ces milliers de clones ne sont rien d'autre que des esclaves à qui on nie toute humanité et que l'on va exterminer parce qu'ils ont pris conscience d'eux-mêmes.
Le mérite de la thématique de ce film est de bien poser le problème de la culture des cellules, vers une dérive parfaitement prévisible. A partir du moment où le clone est produit, il est un être humain comme un autre. Mais a-t-on le droit de faire ce que la nature ne produit jamais, une reproduction à l’identique ? Faut-il encourager cette tendance à perfectionner le corps par des pièces de rechange ? On risque d'abord le trafic d'organe et ensuite, on dérive vers The Island et pour le bénéfice de qui ? des riches seulement.
Bien sûr, la notion du vivant telle qu’elle est abordée ici n’est pas nouvelle dans la science-fiction, d’autant plus que Bay l’aborde de manière très manichéenne mais qu’importe, le réalisateur a tout de même eu l’audace de traiter de cet aspect et force est de constater qu’il ne s’en sort pas mal du tout.
Bien sûr, la notion du vivant telle qu’elle est abordée ici n’est pas nouvelle dans la science-fiction, d’autant plus que Bay l’aborde de manière très manichéenne mais qu’importe, le réalisateur a tout de même eu l’audace de traiter de cet aspect et force est de constater qu’il ne s’en sort pas mal du tout.
VI. La réception presse/public
Pour un budget de 120 000 000 $, le film rapporte 162 949 000 $ au box-office mondial en réalisant 1 556 590 entrées.
The Island est donc considéré comme un semi-échec commercial et reçoit un accueil plutôt mitigé dans l’ensemble recueillant 40 % de critiques positives, avec une note moyenne de 5,4/10 et sur la base de 192 critiques collectées, sur le site agrégateur de critiques Rotten Tomatoes. Sur Metacritic, il obtient un score de 50/100 sur la base de 38 critiques collectées.
En revanche, côté positif, le film a été nommé pour le Saturn Award du meilleur film de science-fiction en 2006.
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Bien que je sois resté un peu sur ma faim, ce film est très agréable à regarder grâce à l'esthétique incroyablement bien maîtrisée (Michael Bay est très bon pour ça) mais aussi grâce aux acteurs principaux qui incarnent des personnages attachants et quelque peu naïfs. On passe un bon moment et l’on ne voit pas passer les deux heures de film tellement on est pris dans l’histoire. Un bon divertissement qui fait tout de même réfléchir sur la thématique principale qui est globalement abordée de manière correcte et cohérente.
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Alex
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